Olivier Dutilloy © Olivier Werner

Olivier Dutilloy, la vie est un Festin

À l’occasion des représentations au Théâtre de la Tempête, de la dernière création de la compagnie, Des Châteaux qui Brûlent, Olivier Dutilloy a répondu à notre questionnaire.

Olivier Dutilloy © Olivier Werner

Comédien remarquable, homme de troupe, il est le pilier fondamental de la compagnie Le Festin d’Anne-Laure liégeois. À l’occasion des représentations au Théâtre de la Tempête, de la dernière création de la metteuse en scène, Des Châteaux qui Brûlent, Olivier Dutilloy a répondu à notre questionnaire.

© Olivier Werner

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Des châteaux qui brûlent d'Anne-Laure Liégeois © Christophe Raynaud de Lage
Des châteaux qui brûlent d’Arno Bertina, mise en scène d’Anne-Laure Liégeois © Christophe Raynaud de Lage

Une représentation dans la rue d’un spectacle du Théâtre du Campagnol à Bagneux. J’étais à vélo, je me suis arrêté et le théâtre m’est tombé dessus. Et aussi La Tragédie Comique, un spectacle d’Yves Hunstad et Eve Bonfanti, un clown incroyable ! J’ai longtemps eu l’affiche dans ma chambre d’ado comme un poster d’un groupe de rock ou d’une équipe de football !!!

Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?

La rencontre par une amie d’une bande qui prenait des cours dans un conservatoire dans le 93… Je me suis dit : ils ont vraiment l’air heureux et passionnés ceux-là, je veux faire comme eux !!!

Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien ?

Je crois que lors de mes premières expériences de jeu, j’ai vite compris que c’était l’espace où je pouvais démarrer une vie faite de rencontres d’aventures. J’y ai vu, sûrement aussi, comme une seconde chance de rencontrer la pensée, la littérature, les arts, etc. J’avais loupé le coche les 20 premières années de ma vie. Alors je m’y suis engagé sans retenue !

L’augmentation © Christophe Raynaud de Lage
L’augmentation de Perec, mise en scène de Anne-Laure Liégeois. © Christophe Raynaud de Lage
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?

Le fantôme de Canterville ! Déterminant ! J’ai rencontré Anne-Laure Liégeois, elle était mon amoureuse sur scène ! Et aussi bien sur la première version de L’Augmentation. Premier succès du Festin… 30 ans de mots de Perec dans la bouche… Un vrai festin !

Votre plus grand coup de cœur scénique ?

Purgatorio de Castellucci. Une énorme claque, je suis sorti du spectacle sonné… Une Vision…. Des Arbres à abattre de Kristian Lupa…. Une équipe de comédiens exceptionnels ! Dernièrement, Le Suicidé, si bien mis en scène par Jean Bellorini. Jacques Hadjaje m’a fait mourir de rire. Les spectacles de Sivadier, de Deliquet me donnent souvent envie d’être avec eux sur le plateau. Je suis un fou de l’équipe !

Quelles sont vos plus belles rencontres ?

Anne-Laure Liégeois bien sûr ! Plus de 35 spectacles en commun. Anne Girouard aussi. Si souvent mon incroyable partenaire de jeu. Et évidemment toute la bande des Châteaux qui brûlent. Agnès Sourdillon avec qui j’ai traversé le Lenz de Buchner, Laure Wolf dans le Peer Gynt… Et tous les comédiens amateurs aussi croisés lors des aventures du Festin. Comme Embouteillage, On aura tout, La veillée de l’humanité, Richelieu le Réveil. Il y a aussi un homme, très important dans ma formation, Christian Rist. Avec lui j’ai rencontré Michaud, Baudelaire, Rimbaud… Et la rigueur du travail sur le texte.

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?

C’est juste le plus bel endroit du monde ! Le lieu où l’on peut exister, se surprendre, s’instruire, être un autre et totalement soi-même. Le théâtre m’a formé en tant qu’homme et m’a formé à la vie. Il me fait réfléchir chaque instant.

Qu’est-ce qui vous inspire ?
Peer Gynt d'Ibsen. Mise en scène de Anne-Laure Liégeois. Théâtre du Peuple © Christophe Raynaud de Lage
Peer Gynt d’Ibsen. Mise en scène de Anne-Laure Liégeois. Théâtre du Peuple © Christophe Raynaud de Lage

L’honnêteté, la prise de position, l’engagement

De quel ordre est votre rapport à la scène ?

L’espace où je me sens vivre à 150 pour cent !!!! La voracité. L’expression du corps.

À quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?

Tout mon corps, l’abandon !!! La surprise.

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?

Avec des artistes que je ne connais pas encore ! C’est une question vraiment difficile. Je suis ouvert à toute proposition.

À quel projet fou aimeriez-vous participer ?

Là, je pense à des représentations fleuves, des tragédies romaines. Ce type de projets avec beaucoup de comédiens.

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?

J’ai encore trop de pages à écrire pour répondre à cette question !!!

Propos recueillis par Marie-Céline Nivière

Des châteaux qui brûlent d’après le roman d’Arno Bertina (éditions Gallimard).
Théâtre de la Tempête
Cartoucherie – Route du Champs-de-Manœuvre
75012 Paris.
Du 1er au 23 avril 2023.
Du mardi au samedi à 20h, dimanche à 16h.
Durée 2h15.

Conception et mise en scène d’Anne-Laure Liégeois.
Avec Alvie Bitemo, Sandy Boizard, Olivier Dutilloy, Anne Girouard, Fabien Joubert, Mélisende Marchand, Marie-Christine Orry, Charles-Antoine Sanchez, Agnès Sourdillon, Assane Timbo, Olivier Werner, Laure Wolf.
Scénographie d’Aurélie Thomas et Anne-Laure Liégeois.
Lumières de Guillaume Tesson.
Costumes de Séverine Thiebault.

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