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Réseau Traverses © T. Bohl
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Traverses à Avignon : une journée pour penser et faire autrement

Le 16 juillet 2025, au Théâtre des Halles, le Réseau Traverses fait son festival. Au programme : quatre projets artistiques accompagnés collectivement, une table ronde autour de la création en contexte de pénurie, et un appel clair à repenser nos modèles culturels. L’occasion d’un échange à trois voix avec Jasmine Lebert (3 bis F), Nathalie Huertas (Théâtre Joliette) et Rebecca Martin, coordinatrice générale du réseau.
Quelle a été l’impulsion à l’origine du Réseau Traverses ?

Jasmine Lebert : Le réseau est né en 2017, dans une région très vaste, morcelée, avec des zones urbaines très denses comme Marseille et d’autres très rurales. Il y avait une vraie nécessité de se fédérer pour accompagner les artistes et structurer un maillage cohérent entre les lieux. Créer un réseau, c’était vital pour permettre la coopération, le repérage artistique, la circulation des œuvres.

Nathalie Huerta : Par rapport à d’autres réseaux plus anciens, comme le G20 en Île-de-France ou le Groupe des 20 en Auvergne-Rhône-Alpes, Traverses est un “jeune” réseau. Mais il a su construire une dynamique propre, plus souple, plus horizontale, avec des structures très différentes : CDN, CNAREP, centres d’art, lieux intermédiaires… C’est toute la richesse de ce tissu qu’on essaie de valoriser ensemble.

© DR
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Rebecca Martin : Ce qui fait aussi la particularité de Traverses, c’est que ce sont les structures, et non les individus, qui en sont membres. Cela permet une continuité dans l’engagement, même en cas de changement de direction. Et surtout, ça donne une grande attention à la diversité des structures de diffusion, bien sûr, mais aussi des lieux de création, de recherche, de formation…

Quelles sont les règles pour intégrer le réseau ?

Nathalie Huerta: C’est relativement souple. Il faut être une structure de diffusion implantée dans la région, formuler une demande écrite à la coprésidence, et celle-ci est soumise à l’ensemble des membres lors de l’assemblée générale.

Rebecca Martin : Contrairement à certains réseaux comme le G20 en Ile-de-France, il n’y a pas de cooptation individuelle. Ici, c’est l’identité de la structure, son inscription territoriale et sa volonté de coopération qui comptent. Et on accueille aussi des lieux pluridisciplinaires ou atypiques, ce qui est assez rare dans d’autres réseaux.

Quelles sont les principales actions portées par Traverses ?

Jasmine Lebert : L’action centrale, c’est l’accompagnement artistique. Chaque année, on co-produit quatre projets via un fonds mutualisé. Il y a quatre catégories : une création d’une compagnie « repérée », une création d’une compagnie émergente (pour des compagnies ayant moins de trois créations), une création en espace public ou lieu non-dédié, et, en 2025, une création destinée aux adolescent·es. Chaque structure du réseau s’engage à diffuser au moins l’un des projets.

Nathalie Huerta : Ce modèle est assez unique. Dans d’autres réseaux, on choisit un seul lauréat à diffuser partout. Nous, on fait circuler plusieurs projets et chacun s’engage à minima à en présenter au moins. C’est une manière plus ouverte, plus adaptée à nos diversités.

Gundog d’Athéna Amara © Cie Cagnard

Rebecca Martin : À cela s’ajoutent deux journées régionales par saison. Chaque structure propose des artistes à découvrir, souvent émergents ou peu repérés, et on les invite à présenter leur travail. Depuis deux ans, on a intégré l’inter-réseau, lequel réunit six réseaux nationaux et un réseau suisse, dans une logique de plateaux tournants. Cet inter-réseau enrichit considérablement les échanges.

En quoi la gouvernance du réseau est-elle singulière ?

Jasmine Lebert : Depuis deux ans, on a repensé la gouvernance. On fonctionne avec six co-président·e·s et co-président.e.s adjointes, élues pour trois ans, et trois groupes de travail : l’un sur la gouvernance et le soin du collectif, l’autre sur les relations extérieures (inter-réseaux, institutions, communication), et un troisième sur les modalités concrètes d’accompagnement artistique. On se réunit chaque mois, et on tient aussi un séminaire annuel.

Rebecca Martin : Cette organisation permet une vraie horizontalité. La question de “comment on décide”, du vote, du respect du travail collectif est centrale. C’est une expérimentation permanente de la démocratie culturelle.

Nathalie Huerta : Et ce n’est pas seulement une méthode. C’est une éthique. Le collectif n’est pas une façade, c’est un choix structurant, un engagement profond. On sent aujourd’hui que ce modèle est peut-être la meilleure réponse aux enjeux que traverse le secteur.

Quel sera le programme du 16 juillet 2025 au Théâtre des Halles à Avignon ?

Jasmine Lebert : On présentera quatre projets. Jouer la Mouette, d’Alexis Moati, figure emblématique de la région, une relecture de Tchekhov avec de jeunes comédien·nes, autour de la transmission générationnelle dans le théâtre. Pacific square, d’Adel El Shefay de la cie Scribe, un projet de hip-hop sur rollers en espace public, très ancré dans la ville. Pas sans l’obéissance, du Bain Collectif, qui interroge l’autorité, les normes éducatives, la fabrique de la soumission collective. Et enfin, un des œuvres lauréates de l’an passé, Gundog d’Athéna Amara, une pièce sur la jeunesse rurale, portée par un texte de Simon Longman, qu’on soutient dans sa diffusion.

Nathalie Huerta : C’est un échantillon de la diversité que le réseau soutient : des formes classiques, d’autres expérimentales, certaines très politiques, d’autres plus poétiques. Mais toutes s’inscrivent dans un rapport fort à la société, au territoire, au vivant.


Réseau Traverses
Le temps fort
16 juillet 2025 de 9h à 14h

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