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© Antoine Vincens de Tapol

Sous les paupières de Lou Chauvain : Un monde à soi

Au Printemps des Comédiens, l’autrice, actrice et metteuse en scène crée son premier seule-en-scène, une pièce sensible et joyeuse à retrouver bientôt au Théâtre du Train Bleu dans le cadre du Festival Off Avignon.
5 juin 2025

Sous les paupières de Lou Chauvain, un univers entier prend vie. Dans cet état intermédiaire entre l’éveil et le sommeil, la petite fille devenue jeune femme s’est bâti un refuge au sein duquel affronter ses craintes et alimenter ses espoirs. Quand elle y plonge, comme elle y invite le public dès les premiers instants de ce solo, le monde extérieur semble ne plus pouvoir l’atteindre. Alors s’ouvre un espace-temps fait de tendresse, de poésie, de colère et de frustration parfois. Ici, il est possible de se soustraire au regard d’autrui, d’avancer selon ses désirs et de prendre le temps d’être soi.

Les yeux dans les yeux
© Antoine Vincens de Tapol

Cette expérience qu’elle reproduit à l’infini depuis son enfance, elle a décidé de la partager avec les spectateurs. Après tout, dans cette demi-conscience, Lou Chauvain n’imagine rien de mieux qu’une scène de théâtre, là où tout peut se jouer et où rien n’a de réelles conséquences. Sur un plateau, on peut convoquer les morts et les déterrer pour faire son deuil, comme on peut dialoguer avec son propre corps sans craindre les jugements. Car avant même de s’abriter dans sa propre enveloppe, il y a ce sentiment persistant d’une honte omniprésente, des regards pesants et des choix que les autres voudraient imposer. Sous les paupières, au contraire, il n’y a qu’elle et ce public auquel elle se confie les yeux dans les yeux, comme on se laisse aller devant un miroir.

L’espace de jeu devient, pour elle, un terrain d’expérimentations, de questions et de liberté. Les interrogations peuvent y rester en suspens, tandis que les réflexions s’enchaînent et se superposent avec une logique qui ne répond qu’à la sensibilité. Cette pièce n’en manque d’ailleurs pas, révélant une écriture qui s’équilibre finement entre poésie intime et sensations organiques. Et pour cause, Sous les paupières se situe précisément à mi-chemin de la perception physique et de celle de l’esprit. Comme à jamais enfermée dans son monde pas tout à fait intérieur, Lou Chauvain y mêle souvenirs heureux et traumatismes, au fil d’une introspection qui semble presque agir comme une thérapie.

À fleur de peau

En dépit de la présence du public, ce à quoi elle s’adonne tient pourtant moins de la confession que d’une tentative de mettre des sons et des images sur son parcours de vie. Au gré du texte et des chansons – composées par Pascal Sangla – qui le ponctuent, Lou Chauvain dresse l’autoportrait sans filtre d’une jeune femme qui continue de se construire à mesure que resurgit le passé. Avec humour et candeur, elle mène ainsi les spectateurs dans son voyage initiatique à fleur de peau, nommant les choses comme pour mieux les désacraliser.

Sous les paupières tient autant du stand-up que du concert théâtralisé, à ceci près que cette pièce ne répond pas uniquement aux codes des genres dont elle s’inspire. Certes, l’espace nu agrémenté de quelques accessoires bien choisis et de lumières spectaculaires n’est pas sans évoquer un one-woman-show. Mais l’écriture du plateau et sa dramaturgie s’amusent à créer le flou entre le potentiel comique de certaines situations et la douceur nostalgique de leur interprétation. En définitive, le public se retrouve à son tour entre deux états, ce qui s’avère plutôt agréable, il faut bien le reconnaître.

Peter Avondo

Sous les paupières de Lou Chauvain
Printemps des Comédiens
Hangar Théâtre
Création le 3 juin 2025

Tournée
5 au 24 juillet 2025 au
Théâtre du Train Bleu dans le cadre du Festival Off Avignon (relâche les 11 et 18)
12 au 21 février 2026 au
CENTQUATRE-PARIS, dans le cadre du festival Les Singulier·es
18 et 19 mars 2026 au
Théâtre d’Angoulême, Scène nationale

Texte, mise en scène et interprétation de Lou Chauvain
Musique de Pascal Sangla
Collaboration artistique – Joséphine De Meaux
Dramaturgie de Mériam Korichi
Lumières de Laurent Bénard
Son de Pierre Routin et Sebastien Villeroy
Costumes de Camille Ait Allouache
Espace – François Gauthier-Lafaye

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