Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Je crois bien que c’est Paquita la fée rousse à lunettes, merveille des années 2000. J’ai encore parfois les airs en tête ! J’ai aussi le souvenir, que très jeune, ma mère avait tenté de m’emmener voir La Traviata à l’opéra, mais une otite fulgurante a interrompu cette première expérience.
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Voir des spectacles. J’ai eu une adolescence compliquée et un ami de la famille, comme un phare constant, m’a emmenée très régulièrement au théâtre. Je pense que quand on a la chance de recevoir beaucoup, il faut donner en échange. Dans la salle, à chaque représentation, il y a peut-être quelqu’un pour qui aller au théâtre est la seule échappatoire. C’est pour cette personne que je veux jouer, un petit ou un grand rôle.
Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne ?
Parce que j’aime les histoires et que je veux participer à la chaîne de leur transmission ! Au théâtre, j’aurais aussi aimé travailler en tant qu’accessoiriste ou conceptrice de décors, j’aime l’acte de donner forme.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
La Cantatrice Chauve en primaire, La Beauté Contemporaine d’Yves Noël Genod alors que je venais de commencer les études de théâtre, Henry VI de Christophe Rauck comme premier spectacle de sortie d’école, Peer Gynt de David Bobée comme premier spectacle en tant que professionnelle, ce ne sont que des premières fois ! Peu de souvenirs, beaucoup de sensations, majoritairement les pétoches.
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Le Sorelle Macaluso d’Emma Dante. Au Rond-point, je me rappelle qu’à la fin du spectacle, je n’arrivais pas à me lever, j’étais clouée à mon siège. Quand finalement j’ai pu bouger, je pensais être parmi les dernières dans la salle, et non, nous étions pleins de petits clous qui n’arrivions pas à sortir. C’était un spectacle presque douloureux de beauté.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Mes amis d’école de théâtre, Joaquim Fossi, Mathilde Auneveux, Paola Valentin, Pierre-Thomas Jourdan, Maxime Crescini, Oscar Lesage, Candice Gatticchi, Estelle Rotier, Antoine Heuillet, Rebecca Tetens, Nicolas Girard Michelotti, Constance de Saint Rémy, Noham Selcer, Orlène Dabadie, Hélène Tremble, Suzanne de Baecque, Adèle Choubard, Simon Decobert, Solène Petit, Louis Albertosi. Quelle énorme chance de les regarder travailler.
Radouan Leflahi qui est une lumière et un partenaire de travail magnifique.
En quoi votre métier est-il essentiel à votre équilibre ?
J’ai l’impression d’être un maillon de la chaîne !
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Les personnes engagées, les ateliers, la peinture italienne, les personnes très âgées, mes sœurs, les papeteries, l’assiduité des danseurs, les gens qui font des playlists à la chaîne.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Paniqué. Et exalté.
À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Dans mes cuisses, je pense. Une personne qui à l’époque n’était pas très bien intentionnée m’a dit un jour que mes cuisses maigrichonnes n’étaient pas des cuisses d’actrice de grand plateau. J’avais été super choquée. Mes cuisses n’ont pas changé de forme et je ne sais pas si je suis une actrice de grand plateau, mais en tout cas mon désir est là.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
J’appréhende un peu de rencontrer les gens que j’admire. J’envoie parfois des lettres de fan mais j’ai la mauvaise habitude de rester à distance. Mais les prochaines personnes à qui je veux envoyer des lettres sont Lorraine de Sagazan et Eva Jospin.
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Monter Les Walkyries !
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Alors que je ne connais pas grand-chose à cet art, je pense une broderie. Beaucoup de fils, de corrections, c’est lent et studieux. Je me relis et cette description a l’air super ennuyeuse, mais en vrai, promis, c’est très joyeux !
Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Dom Juan ou le festin de pierre de Molière
Spectacle crée en janvier 2023 au Théâtre du Nord
Durée 2h40
Tournée
8 au 16 janvier 2025 au Théâtre National de Strasbourg (67)
23 et 24 janvier 2025 au Théâtre de Sartrouville et des Yvelines CDN (78)
30 et 31 janvier 2025 au Théâtre du Beauvaisis – Scène nationale, Beauvais (60)
5 et 6 février 2025 Le Volcan – Scène nationale du Havre (76)
Dates passées
25 au 27 septembre 2024 au Théâtres de la Ville de Luxembourg (Luxembourg)
17 et 18 octobre 2024 à Comédie de Béthune CDN (62)
6 au 8 novembre 2024 au Théâtre Auditorium de Poitiers – Scène nationale (86)
14 et 15 novembre 2024 à la Maison de la Culture de Bourges – Scène nationale (18)
Mise en scène et adaptation de David Bobée
Avec Radouan Leflahi Dom Ju, Shade Hardy Garvey Moungondo, Nadège Cathelineau, Nine d’Urso, Orlande Zola Gusman, Catherine Dewitt, XiaoYi Liu, Jin Xuan Mao
Scénographie de David Bobée et Léa Jézéquel
Lumière de Stéphane Babi Aubert assisté de Léo Courpotin
Vidéo de Wojtek Doroszuk assisté de Fanny Derrier
Musique de Jean-Noël Françoise
Costumes d’Alexandra Charles assistée de Maud Lemercier
Assistanat à la mise en scène – Sophie Colleu et Grégori Miège
Stagiaire assistanat à la mise en scène – Iris Laurent
Régie générale d’Amaury Roussel
Construction décor et réalisation des costumes – Les ateliers du Théâtre du Nord