Pour son anniversaire, un jeune collégien ou une jeune collégienne (nous n’en connaîtrons pas le genre) reçoit le cadeau de ses rêves, le jeu du moment. Dans la boîte se trouve une lettre écrite par une jeune fille de treize ans vivant au Pays-de-la-Fabrique-des-Objets-du-Monde. C’est le choc des civilisations, des cultures. Troublé•e par le récit de Li-Na, qui, de peur d’être effacée, oubliée, a décidé de coucher sur le papier sa terrible histoire et celles des autres gamins sacrifiés sur l’autel de la mondialisation et du profit, l’enfant prend le taureau par les cornes et tente de dénoncer auprès des adultes l’exploitation jusqu’à l’épuisement de ses semblables, ces gamins pas plus hauts que trois pommes.
Bien sûr, personne ne le•la prend sérieux. Et puis s’attaquer à un gros groupe industriel et risquer l’incident diplomatique… ça ne se fait pas. Déterminée, c’est dans la cour de récré avec ses amis, qu’elle va mettre au point la meilleure stratégie pour en finir avec l’hypocrisie des grands, pour que plus personne ne puisse dire, on ne savait pas, pour qu’un jour, peut-être, le travail illégal des enfants ne soit plus qu’un mauvais rêve…
Frappé par un rapport de l’Unicef faisant le triste état des lieux de l’exploitation infantile à travers le monde — en 2020, Selon les dernières statistiques de l’ONU, 160 millions d’enfants âgés de 5 à 17 an sont contraints de travailler, soit une augmentation de 8,4 millions d’enfants au cours des quatre dernières années —, Olivier Letellier, tout nouveau directeur des Tréteaux de France, imagine, avec le complicité de l’auteur Yann Verburgh, un geste poétique autant que politique pour aborder ce phénomène à hauteur d’enfants. Par ces épopées entrecroisées de deux enfants, l’un•e vivant en occident, l’autre dans un pays lointain, qui n’appliquerait pas l’article 32 de la Convention internationale des droits de l’enfant, les deux artistes signent un conte d’aujourd’hui, une fable populaire qui touche petits et grands, qui dépasse le simple constat pour inviter à une réflexion plus vaste sur ce tragique fait de société.
Texte épique, mise en scène ingénieuse, jeu engagé des comédiens font ce Théorème du Pissenlit une œuvre des plus efficaces, à voir en famille. Sans pathos, avec une belle fougue et une lumineuse sensibilité, le duo Verburgh–Letelllier fait mouche. Une touchante réussite !
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Le Théorème du Pissenlit de Yann Verburgh
Création le 2 février 2023 à La Filature de Mulhouse dans le cadre du Festival Momix
Durée 1h00
Tournée
le 14 février 2023 au Théâtre Châtillon-Clamart – Clamart (92)
du 14 au 18 mars 2023 au REP scolaire avec le Théâtre de la Ville (75)
du 23 au 25 mars 2023 au Théâtre de la Manufacture – Nancy (54)
les 29 et 30 mars 2023 à l’Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône (71)
du 5 au 7 avril 2023 au Grand T – Nantes
du 12 au 14 avril 2023 à la MAC – Maison des Arts de Créteil (94)
du 19 au 21 avril 2023 au Théâtre de Sartrouville – CDN Sartrouville (78)
4 et 5 mai 2023 au Quai – Angers (49)
les 15 et 16 mai 2023 à la Scène Nationale du Sud-Aquitain – Bayonne (64)
le 25 et 26 mai 2023 au Théâtre d’Angoulême – Scène Nationale (16)
du 1 au 3 juin 2023 au Théâtre de Lorient (56)
Mise en scène d’Olivier Letellier assisté de Marion Lubat
Avec Fiona Chauvin, Anton Euzenat, Perrine Livache, Alexandre Prince, Antoine Prud’homme de la Boussinière
Création lumières de Jean-Christophe Planchenault
Création sonore d’Antoine Prost
Assistant son – Haldan de Vulpillières
Scénographie-accessoiriste – Cerise Guyon
Accessoiriste, régisseuse plateau – Elvire Tapie
Costumes d’Augustin Rolland
Conseiller artistique – Thierry Thieû Niang
Régie générale – Celio Menard
Régisseurs lumière en alternance Arthur Michel et Jean-Christophe Planchenault
Régisseurs son en alternance Haldan de Vulpillières, Celio Menard, Arnaud Olivier
Régisseurs plateau en alternance Brahim Achhal et Elvire Tapie
Crédit photos © Christophe Raynaud de Lage
