La vie matérielle de Duras © Xavier Cantat

La belle petite musique durassienne de Catherine Artigala

Portée par la mélodie lancinante d’India Song, par la mise en scène au cordeau de William Mesguich, l’interprétation admirable de Catherine Artigala, La vie matérielle de Marguerite Duras, est un spectacle d’une facture remarquable.

La vie matérielle de Duras © Xavier Cantat

Portée par la mélodie lancinante d’India Song, par la mise en scène au cordeau de William Mesguich, l’interprétation admirable de Catherine Artigala, La vie matérielle de Marguerite Duras, est un spectacle d’une facture remarquable.

La comédienne entre en scène. Sa silhouette, sa gestuelle, ses vêtements font que ce n’est plus elle que l’on voit, mais Marguerite Duras. L’incarnation physique de la romancière est impressionnante. Son phrasé l’est tout autant. L’actrice arrive à ne jamais tomber dans l’imitation et surtout la caricature. Elle fait alors entendre avec une belle délicatesse les mots et les pensées de cette femme hors normes qui, en renouvelant le genre romanesque, a bouleversé, en son temps, la littérature.

La vie matérielle est un recueil de textes, édité en 1987 et rédigé en collaboration avec Jérôme Beaujour. Duras y « parle de tout et de rien comme chaque jour, au cours d’une journée comme les autres, banale », et dit « prendre la grande autoroute de la parole, sans s’attarder sur rien de particulier ». Duras a alors 70 ans. L’écrivaine s’y dévoile à petits pas. Oscillant entre pudeur et franchise, abordant les sujets les plus variés de la vie que l’on retrouve souvent au cœur de son œuvre, comme son enfance, sa mère, ses amants, son fils, son dernier grand amour Yann Andréa, l’écriture, le théâtre, la société, l’alcool, l’âge, l’Indochine, Paris, la rue Saint-Benoît, Neauphle-le-Château, Trouville… L’adaptation de Michel Monnereau est remarquable. Il a su aller à l’essentielle, dessinant ainsi un brillant portrait de femme.

Marie-Céline Nivière

La vie matérielle de Marguerite Duras.
Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006 Paris.
Du 14 juin au 27 août 2023.
Du mercredi au samedi à 21h, dimanche à 17h30.

Durée 1h.

Manufacture des Abbesses
7 rue Veyron
75018 Paris.
Jusqu’au 3 décembre 2022.
Du mercredi au samedi à 19h.

Adaptation de Michel Monnereau.
Mise en scène et création lumière de William Mesguich.
Avec Catherine Artigala.
Création sonore de Matthieu Rollin.
Costume de Sonia Bosc.

Crédit photo © Xavier Cantat

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