La Cie pjpp tire son inspiration poétique et burlesque dans des situations de la vie qui « a priori peuvent sembler sans intérêt. » Leur nouveau spectacle au titre étrange et très court, Derrière, est le deuxième volet de leur diptyque intitulé Le vide. Il succède au premier, Les galets au Tilleul sont plus petits qu’au Havre (ce qui rend la baignade bien plus agréable). Si le premier tournait autour de la vacuité, le second aborde le ratage d’une création artistique.
Vive le playback !
Une scène vide, juste trois chaises et une table. Nicolas Chaigneau sort des coulisses à cour. Claire Laureau arrive, elle, de jardin. Ils semblent deux petits pions perdus dans l’immensité du plateau. Nicolas demande alors à sa camarade de lui lancer la musique. Claire ouvre un ordinateur imaginaire. Elle est prête, lui aussi. Mais rien ne va se passer correctement. La musique ne partant jamais à point, le danseur ne peut exécuter son enchaînement chorégraphique.
Tous les dialogues sont enregistrés. Ce processus permet de faire entendre tous les sons, ceux de la parole, mais aussi les soupirs, les agacements, les cris et les grommellements… Tous les sentiments vont également passer par les gestes du corps et les regards. Ce sera le principe de tout le spectacle. Du début où l’on observe la chute, Claire Laureau et Nicolas Chaigneau vont en tirer une matière où l’on croise un clown, un témoin, un fantôme, une masse noire non identifiable. Rien n’est visible, à nous public de laisser courir notre imaginaire.
Une machinerie absurde délirante
Ces deux grands artistes nous entraînent dans une suite de numéros parfaitement millimétrés. Comme cela fait du bien de se perdre dans les méandres de leur poésie. Et puis, ils sont si doués que le moindre de leurs gestes nous arrache de grands éclats de rire. Ils parviennent même à embarquer la salle à danser sur le refrain de Désenchantée de Mylène Farmer ! Préparez vos zygomatiques, ils vont bien se détendre !
Derrière de la Cie pjpp
11 • Avignon – Festival Off Avignon
Du 5 au 24 juillet 2025 à 19h15, relâche vendredi
Durée 1h10.
Conception et interprétation : Nicolas Chaigneau et Claire Laureau
Regard extérieur (et bien plus) : Aurore Di Bianco (ou Marie Rual)
Créatrice lumière : Valérie Sigward
Régisseur son : Rafaël Georges (ou Jean Baptiste Cavelier)
Construction : Joël Cornet
Enregistrement : Thomas Pattegay-Vandamme.