Festival À vif - Le Préau - La chanson de la forêt - Lucie Berelowitsch © Samuel Kirszenbaum © samuel kirszenbaum
La chanson de la forêt © Samuel Kirszenbaum

Sous le Préau le Festival À Vif fait vibrer la jeunesse

Ce 13 mai, ce rendez-vous incontournable centré autour de l’adolescence, a démarré dans un bel élan de joie et de plaisir.

Lucie Berelowitsch dirige Le Préau au CDN de Normandie-Vire depuis 2019. La metteuse en scène quittera ses fonctions en décembre, à la fin de son deuxième mandat. Elle aura insufflé un beau souffle au festival À vif, qui présente sur neuf jours des spectacles tout public destinés aux jeunes de tous les âges en particulier. Après avoir exploré les thèmes des Métamorphoses, Des champs de bataille, la nouvelle édition porte le beau nom de Surprenantes. Car, comme le dit une jeune Ambassadrice : « Au théâtre, j’aime me faire surprendre ».

Festival À vif - Le Préau - La chanson de la forêt - Lucie Berelowitsch © Samuel Kirszenbaum
La chanson de la forêt © Samuel Kirszenbaum

Comme toujours, la soirée d’ouverture débute par un défilé des jeunes, arborant cette année la couleur violette. Ces lycéens en option théâtre de la région passent tout le festival sur place, dormant dans des gîtes. Ils vont assister aux spectacles, aux tables rondes et participer à des ateliers. Ils inaugurent les festivités en jouant des saynètes, dansant ou chantant. Après ce joyeu intermède et une petite pause restauratrice, place au spectacle d’ouverture.

Le grand spectacle d’ouverture est La chanson de la forêt de Lessia Oukraïnka, de son véritable nom Laryssa Kossatch-Kvitka (1871-1913). Considérée comme l’une des autrices les plus importantes d’Ukraine, son œuvre nous est peu connue. Lucie Berelowitsch joint au projet les Dakh Daughters (Danse macabre), artistes associées en résidence au Préau (2023-2025). Ensemble, elles avaient créé Les Géants de la Montagne.

Avec l’annonce de son départ, ce spectacle résonne comme un chant d’adieu au festival. Elle a intégré au processus de création des amateurs et amatrices de la région. Ce sont dix-neuf lycéennes et lycéens de l’Option Théâtre du Lycée Marie Curie, à Vire, six « grandes » danseuses, seize « petites » danseuses, six musiciennes et musiciens et quatorze chanteuses et chanteurs du Conservatoire de Vire Normandie et de l’École de Musique de Noues-de-Sienne. En plus des Dakh Daughters, on retrouve Léopoldine Hummel, Clara Lama Schmit (comédienne permanente au Préau, Les Sorcières), Baptiste Mayoraz et Thibault Lacroix. L’énergie de tous ces artistes est assez impressionnante.

La pièce est une fable féerique où les humains croisent des nymphes, des ondines… Un jeune joueur de flûte, Lucas, rencontre Dryane, une divinité protectrice des arbres et des forêts. « Une étoile tombe dans son cœur ». Cette histoire d’amour finira mal ! Car comme le dit la poétesse : « Vous êtes comme les oiseaux, vous vous donnez du mal pour faire votre nid puis vous l’abandonnez ». Dans ce drame social, l’autrice met en place une ode à la liberté, à la nature, à l’art et sa nécessité. Est-ce la traduction ? Sa densité ? Le texte a néanmoins du mal à se faire entendre. En revanche, la mise en scène de Lucie Berelowitsch, est d’une grande beauté visuelle. C’est véritablement un livre d’images où la magie opère.

Festival À vif - Le Préau - My Loneliness is killing me © DR
My Loneliness is killing me © DR

Le lendemain matin, au lycée Jean Mermoz est présenté une étape de création du spectacle de la Cie Diplex, associée à la Comédie de Caen. La compagnie a proposé à dix ados de la région de participer à leur première étape de travail. Fort bien intégrée au déroulement du processus, leur prestation est remarquable.

My Loneliness is killing me (Ma solitude me tue) est du théâtre pop documentaire sur la chanteuse américaine Britney SpearsCéline Ohrel, Flavien Beaudron et Stephen Bouteiller (sosie doué de Vincent Dedienne) répondent à cette question : Et si Britney était la grande héroïne tragique d’aujourd’hui ? À partir d’interviews, de témoignages, puisant dans leurs histoires personnelles, jouant avec les images, reproduisant les chorégraphies, ils dressent le portrait de cette jeune femme « dont la vie à tout d’un drame antique ». Britney, une nouvelle Médée qui, en prenant le droit de dire enfin « Non », se révèle en Antigone ? Son destin nous oblige à nous questionner encore et toujours sur la place de la femme dans la société. La création finale de ce spectacle est prévue en 2026, au Théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly. On a hâte !


Festival À vif 2025
Le Préau CDN Normandie-Vire
Place Castel
14500 Vire
Du 13 au 21 mai 2025.

La chanson des forêts, de Lessia Oukraïnka (1911), traduit en français par Henri Abril en 1985.
Mise en scène de Lucie Berelowitsch
Collaboration artistique de Baptiste Mayoraz
Avec les Dakh Daughters – artistes associées (Natacha Charpe-Zozul, Natalia Halanevych, Ruslana Khazipova, Solomiia Melnyk, Anna Nikitina), et Clara Lama Schmit (comédienne permanente), Léopoldine Hummel, Guillaume Bachelé, Baptiste Mayoraz et Thibault Lacroix et plus d’une cinquantaine de jeunes du territoire de Vire.
Musique des Dakh Daughters
Éléments de costumes par les élèves du BTS Métiers de la mode du Lycée professionnel Jean Mermoz (Vire), avec l’accompagnement de Eve Le Corre-Le Trevedic et Malika Maçon.
Lumières de François Fauvel
Sonorisation Mikaël Kandelman
En partenariat avec le Conservatoire de Musique et Danse et l’Option Théâtre du Lycée Curie de Vire.

My Loneliness is killing me, de la Cie Diplex
Texte et mise en scène de Flavien Beaudron, Stephen Bouteiller, Céline Ohrel, Wandrille Sauvage
Avec Flavien Beaudron, Stephen Bouteiller, Céline Ohrel
Chorégraphie de Chloé Robidoux
Régie générale Boris Pijetlovic
Dramaturgie et traduction Wandrille Sauvage.

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