Dans les années 1960 à Paris, la crémière du quartier vendait encore du lait frais, livré aux aurores par un fermier du coin. Soixante ans ont passé. Maintenant, la malbouffe remplit nos réfrigérateurs. Comment en sommes-nous arrivés là ? Si Nourrir l’humanité est un métier, il est avant tout celui de gens de la terre et non celui des industriels.
En 2012, les membres de la Compagnie Adoc ont parcouru les campagnes belge et française. Ils y ont récolté la parole de nombreux agriculteurs. Le monde rural connaissait alors une crise, une de plus. Petites et moyennes exploitations agricoles disparaissaient au profit de grosses exploitations agro-industrielles. Les quotas imposés par Bruxelles ont bouleversé les données. Durant des siècles, la paysannerie a nourri les villes, se faisant souvent traiter de profiteuse. Elle se retrouve le parent pauvre de la société. Dans les fermes, des drames se jouent dans l’indifférence totale des médias et des politiques.
Le spectacle a pour objectif de faire entendre ce drame de nos campagnes qui nous touche de très près. Son objectif est de rappeler que derrière « cet acte en apparence banal – manger – se cachent des histoires poignantes d’hommes et de femmes qui cultivent un amour infini pour le vivant et pour la vie. » Le résultat est remarquable. Sur le plateau, un écran où sont projetées les interviews, des bottes de foins et une cuisine, où s’exprime un couple d’agriculteurs qui se livrent à nous de toute leur âme. Mis en scène par Alexis Garcia, Charles Culot et Valérie Gimenez font vibrer ces récits de vie. Ceux-ci sont agrémentés de réflexions pertinentes sur notre société qui est en train de s’étouffer. Alors, merci à eux.
Nourrir l’humanité est un métier, création collective de la Cie Adoc
Théâtre du Train Bleu (Tiers-Lieu – La Respélid’/Carmel) – Festival Off Avignon
Du 5 au 24 juillet 2025 à 10h20, relâche vendredi
Durée 1h15.
Mise en scène Alexis Garcia
Avec Charles Culot et en alternance Valérie Giménez et Pauline Moureau
Régie générale Amélie Dubois