Ned Grujic est un magicien qui sait faire surgir les images. Après sa version musicale du Songe d’une nuit d’été, Love Song Thérapie, il s’attaque à L’Homme Invisible, œuvre mythique de la science-fiction. Pour cela, il fait appel à tous les artifices du théâtre et des arts de la marionnette. Le résultat est remarquable.
Nous sommes à l’aube du XXe siècle, H.G. Wells est à son bureau. Une question lui passe par la tête : qui n’a pas rêvé de devenir invisible ? Que ce soit pour se faire oublier ou pour surprendre ce que les gens pensent de vous, disparaître aux yeux des autres a ses charmes et ses défauts. L’écrivain laisse filer son imagination.
L’histoire du savant albinos qui, au hasard de ses recherches trouve la formule pour devenir invisible, prend forme. En confiant le rôle du narrateur à Thomas Marceul, le metteur en scène permet de faire entendre toutes les nuances des personnages du roman. Excellent, le comédien tient l’auditoire en haleine.
Dans ce charmant décor, où les objets se déplacent, la machine à écrire tape toute seule, l’ombre de l’homme invisible ne cesse de planer. On peut le voir lorsqu’il a ses bandeaux sur la tête. Tout à coup, il disparaît, soit totalement, soit partiellement. On n’aperçoit alors que son chapeau ou son pantalon. Le travail marionnettique et les jeux de lumières sont admirablement conçus. Comme dans les spectacles de Valérie Lessort et Christian Hecq (Vingt mille lieues sous les mers, Le voyage de Gullivert),
la féerie surgit et nous transporte.
L’homme invisible, spectacle de Ned Grujic d’après H.G. Wells
Lucernaire
Du 4 juin au 27 juillet 2025
durée 1h.
À partir de 8 ans.
Avec Thomas Marceul, Sébastien Bergerie, Emmanuel Leckner, Sarah Clauzet ou Flora Donars
Effets spéciaux Sébastien Bergerie
Musique Raphaël Sanchez
Lumières Antonio De Carvalho
Costumes Karine Delaunay
Décor Danièle Rozier
Création marionnette Emma Outrebon.