© DR
© DR

La Course d’école : Le jeune public romand sous le feu des pros

Du 5 au 7 mai 2025, entre Lausanne, Genève et Monthey, un parcours ponctué de spectacles, de présentations de projets en gestation et de pauses gourmandes met à l’honneur la création à destination des plus jeunes. Un rendez-vous incontournable !

En ce printemps frisquet, les professionnels du spectacle jeune public ont rendez-vous en Suisse romande pour faire connaissance, tisser des liens, partager une vision exigeante et engagée de la création à destination de l’enfance.

© DR
© DR

Depuis dix ans, La Course d’école, portée par Catherine Breu (La Gare à Monthey), Isabelle Matter (Théâtre des Marionnettes de Genève) et Sophie Gardaz (Petit Théâtre de Lausanne) et Joan Mompart (Am Stram Gram), s’impose comme l’unique vitrine en Suisse romande dédiée aux nouvelles propositions scéniques jeune public. « On ne choisit pas des pièces en fonction de leur potentiel de diffusion, on montre ce qui se crée dans nos maisons, notre programme est d’ailleurs mis sur pied avant même que les spectacles soient terminés », expliquent-elles à l’unisson.

C’est à l’hiver 2015, lors d’un passage au festival Momix à Mulhouse, que tout a commencé. « On a constaté quil ny avait peu création suisse à laffiche », se souvient Sophie Gardaz. Face à ce constat, les trois co-fondatrices ont rapidement imaginé une manifestation construite sur un modèle simple, souple et résolument coopératif pour montrer des spectacles en cours de création ou tout juste créés, présenter des projets en développement, rassembler artistes, lieux producteurs et programmateurs venus de Suisse et de France. Une manière de proposer, selon Isabelle Matter, « une photographie à un instant T de la création jeune public en Suisse romande ».

À Monthey, c’est La Gare, lieu consacré à l’art et à la jeunesse, et le Théâtre du Crochetan qui accueillent l’étape valaisanne. Au programme : Les Métamorphoses de Lilo de la Cie Push-Up, une variation d’Alice au pays des merveilles évoquant le rapport à la mort chez les plus jeunes, un filage de Choreia, la nouvelle création chorale de Rafaële Giovanola et une présentation de Grain de génie, spectacle en devenir de la Cie Jusqu’à m’y fondre.

Entre ces différents moments, les échanges vont bon train. Dans le hall des lieux, dans l’avenue principale qui relie les deux établissements, les discussions fusent. Certains professionnels viennent pour trois jours, d’autres pour une journée, mais tous retrouvent une même atmosphère chaleureuse. « Il y a ce côté ‘cours d’école’ au sens suisse du terme, observe Catherine Breu. On mange un sandwich, on partage un voyage, en train, en bus, mais on est là, ensemble. Ça crée beaucoup d’échanges informels. »

© DR
© DR

Ici, pas de compétition, ni de vitrine tape-à-l’œil. Juste un pari : celui de la confiance dans les artistes, les processus de création et le compagnonnage sur le long terme. « Ce nest pas un endroit où on vient pour acheter des spectacles, mais pour comprendre comment ils naissent, pour suivre les artistes dans le temps », affirme Sophie Gardaz. Une démarche qui porte ses fruits : « Depuis quon a commencé, pas mal de compagnies ont pu trouver des débouchés en France, créer des partenariats, des liens durables avec des structures », poursuit-elle.

En plus des quatre lieux qui portent la manifestation – Am Stram Gram, le Petit Théâtre de Lausanne, le Théâtre des Marionnettes de Genève et la Gare à Monthey – chaque édition s’ouvre à de nouveaux partenaires selon les projets. Ainsi, en 2025, la course d’école est aussi passée par le Théâtre du Crochetan, Zig Zag, le théâtre de Vidy, le CPO de Lausanne et la Maison de Quartier de Chailly.

Et si les structures collaborent avec fluidité, c’est qu’elles partagent un même objectif. « On défend toutes et tous, insiste Isabelle Matter, un théâtre à l’adresse de la jeunesse exigeant et de qualité, en espérant quil ait les mêmes chances de tourner que le reste de la production contemporaine. »

Dans la salle, les lumières s’éteignent. Un nouveau projet va commencer. Peut-être encore en friche. Peut-être déjà porteur d’échos forts. Peu importe. Ici, ce qui compte, c’est de voir, d’entendre, de soutenir.


Course d’école
du 5 au 7 mai 2025

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Contact Form Powered By : XYZScripts.com