Anne Plantey © Antoine Monfajon

Anne Plantey, lumineuse et passionnée

Surexposition pour Anne Plantey qui incarne Charmian London dans "La Maison du loup" de Benoit Solès, à voir au Rive Gauche.

Anne Plantey © Antoine Monfajon

Anne Plantey interprète Charmian London dans La Maison du loup de Benoit Solès, mis en scène par Tristan Petitgirard. Après sa création en 2021 au Chêne noir, durant le Festival Off d’Avignon, et une belle tournée, le spectacle s’installe au Rive Gauche, l’occasion de mettre en lumière, cette belle et talentueuse comédienne.

© Antoine Monfajon

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?

Un dimanche après-midi pluvieux… Un premier vrai film. J’ai six ans et c’est Fanfan la Tulipe. C’est Gérard Philipe. Et c’est merveilleux.

La maison du loup - Benoit SOlès - Anne Plantey © Fabienne Rappeneau
La maison du loup de Bénoit Solès © Fabienne Rappeneau

Quel déclencheur vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?

J’ai grandi à la campagne, dans une famille où la télévision ne faisait pas le poids face aux jeux dans le jardin. Je ne dois la découverte du théâtre qu’à ma maman, qui a un jour décidé de m’inscrire dans un cours du mercredi après-midi, un peu par hasard… Heureux hasard.

Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne ?

Une comédienne et professeure de théâtre, Marianne Valery, qui fut également l’enseignante de Benoît Solès, dans un magnifique théâtre à l’italienne à Agen. Elle a été pour moi le déclencheur de tout. Je crois que dès le premier cours, à sept ans, je comprends grâce à elle que c’est un vrai métier et je me mets à rêver que cela devienne un jour le mien.

Quel est premier spectacle auquel vous ayez participé ? Quel souvenir en retenez-vous ?

Mes premiers spectacles d’enfant, où je découvre la peur, le trac, la joie d’arpenter les loges, les costumes, le brouhaha du public qui s’installe, l’odeur si particulière des vieux théâtres, les trois coups, le rideau rouge en velours…

Rupture à domicile - Tristan Petitgirard © Fabienne Rappeneau
Rupture à domicile de Tristan Petitgirard © Fabienne Rappeneau

Quel fut votre plus grand coup de cœur scénique ?

Un de mes plus grands coups de cœur de spectatrice a été Adieu, Monsieur Haffmann lors de sa création à Avignon en 2016. Je suis sortie de la salle en me disant que je rêvais de jouer un spectacle comme celui-là… Deux ans plus tard, Jean-Philippe Daguerre m’offre ce bonheur en me confiant le rôle d’Isabelle, créé par la fabuleuse Julie Cavanna. Je rejoins cette équipe incroyable, qui ne cessera de grandir, et je jouerai cette pièce qui m’avait tant bouleversée plus de 500 fois.

Quelles sont vos plus belles rencontres ?

Comment ne pas commencer par Benoît Solès, rencontré il y a plus de vingt-cinq ans dans le Sud-Ouest, qui deviendra plus tard, mon partenaire, mon ami, mon confident. Qui m’a offert le plus beau des cadeaux en écrivant pour moi le rôle magnifique de Charmian London. Et avec qui j’ai partagé tant de joie dans la vie, sur scène et en coulisses depuis huit ans. Il y a aussi bien sûr Tristan Petitgirard, grâce à qui, Benoît et moi, nous sommes retrouvés dans Rupture à Domicile. Il a été le premier metteur en scène à me faire confiance. Et de nombreuses fois ! C’est aussi grâce à lui que j’ai rencontré la « famille » Théâtre Actuel et les Houdinière. Et un certain Olivier Sitruk.

En quoi votre métier est-il essentiel à votre équilibre ?

J’ai tendance à garder mes émotions pour moi. Être sur scène et vivre celles de personnages proches ou éloignés de moi est une vraie thérapie. La méthode cathartique.

Qu’est-ce qui vous inspire ?

Des plans sur la comète de Tristan Petitgirard © Fabienne Rappeneau
Des plans sur la comète de Tristan Petitgirard © Fabienne Rappeneau

Le travail et le talent des autres.

De quel ordre est votre rapport à la scène ?

Ce métier n’est faisable que par passion, tous les comédiens diraient la même chose j’imagine… Que c’est viscéral, qu’ils ne s’imaginent pas faire autre chose de leur vie. Même si c’est difficile, même si certaines périodes sont plus vides que d’autres. Quel bonheur, quelle plénitude ressentie quand on entre sur un plateau pour raconter une histoire !

À quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?

Cette envie de faire ce métier, ces émotions que je ressens ou que j’essaie de faire ressentir, tout ça est très viscéral. La respiration, la voix, le trac, tout passe par le ventre. Dans La Maison du Loup, particulièrement, cela prend tout son sens.

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?

Chaque acteur que j’ai aimé sur scène, chaque metteur en scène dont j’ai aimé le travail… Toujours cette envie de dire, à la fin, « vivement qu’un jour… »

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?

Un tableau de Frida Kahlo.

Propos recueillis par Marie-Céline Nivière

La maison du loup de Benoît Solès
Théâtre Rive Gauche
6 rue de la Gaité
75006 Paris.
Du 14 septembre 2023 au 30 décembre 2024.
Du mercredi au samedi à 21h, dimanche 15h.
Durée 1h40.

Mise en scène Tristan Petitgirard
assistante mise en scène Léa Pheulpin
Avec Benoit Solès, Amaury de Crayencour et Anne Plantey
Scénographie : Juliette Azzopardi
Illustrations de Riff Reb’s
Animation de Mathias Delfau
Musique de Romain Trouillet
Costumes de Virginie H. 
Création lumières de Denis Schlepp

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