Marie Vialle © Richard Schroeder

Marie Vialle, l’essence des mots

À Paris l'été, Marie Vialle s'inspire des entretiens radio de Duras pour questionner la jeunesse d'aujourd'hui.

Passant avec aisance du théâtre au cinéma, Marie Vialle fait partie de ses comédiennes inclassables au jeu subtil et habité. Dans le cadre du Festival Paris l’été, la comédienne s’inspire, avec la participation de Thierry Thieu Niang des entretiens radio de Marguerite Duras diffusés dans les années 1970 pour questionner la jeunesse d’aujourd’hui. Un joli moment qui s’est donné le 16 juillet dernier.

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ? 
La naissance d ’un petit veau, à la ferme, chez la dame qui me gardait. 

Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ? 
Une personne que j’aimais beaucoup, qui était actrice, et qui faisait très bien à manger.

Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne et metteuse en scène ? 
Je n’ai pas choisi. J’ai eu envie de jouer «Le nom sur le bout de la langue » de Pascal Quignard , et comme je n’avais pas de metteur en scène , je l’ai fait moi-même. 

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ? 
Lucrèce Borgia de Victor Hugo, mis en scène par jean Luc Boutté, à la Comédie-Française. Je me souviens que j’avais trouvé un dentier de vampire , et que j’étais très préoccupée par le fait d’essayer de faire rire mes copains avec.

Votre plus grand coup de cœur scénique ? 
La lecture du journal de Charlotte Delbo par Hélène Lapiower et Paule Annen. Toute une nuit.

Marie Vialle dans Princesse vieille reine de Pascal Quignard © Richard Schroeder

Quelles sont vos plus belles rencontres ? 
Thierry Thieu Niang et les enfants, Jeanne, Léa, Achille, Luis, Abigail, Juno avec qui je travaille en ce moment, pour inventer « c’est tout ». 

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ? 
Il n’y a pas de neutralité dans la pratique d’un métier. Le travail qu’on fait nous construit ou nous détruit dit Christophe Dejours. Il est donc essentiel que le métier qu’on fait soit respecté. Que tous les métiers, les savoirs faire, les intelligences soient protégés. Que nous puissions œuvrer l’esprit tranquille. 

Qu’est-ce qui vous inspire ? 
Les bons jours, tout.

De quel ordre est votre rapport à la scène ? 
Essentiel ! 

À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ? 

Le nom sur le bout de la langue de Pascal Quignard, mis en scène par Marie Vialle © Thierry Chassepoux

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ? 
Je suis timide, je leur dirai.

À quel projet fou aimeriez-vous participer ? 
Apprendre à vivre-ensemble, à trouver de « l’en commun »

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ? 
Une œuvre inachevée. Irrésolue. 

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

Lecture Marie Vialle & Thierry Thieû Niang
Festival Paris l’Été
Lycée Jacques Decour
vendredi 16 juillet à 19h30

Crédit portrait © Richard Schroeder
Crédit photos ©DR, © Richard Schroeder, © Thierry Chassepoux

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