Alors que le mistral, violent, tourbillonne dans la cour du Palais des Papes, Isabelle Huppert dans une robe rouge coquelicot, dont les pans virevoltent dans tous les sens, brave les éléments. Droite, frêle, elle déclame avec délectation et amusement les textes crus du sadique marquis, combinés avec jubilation et intelligence par Raphaël Enthoven. La voix de la comédienne reconnaissable entre toutes résonne avec forces et fracas contre les murs ancestraux.
Les chatouilles, ou la danse de la colère d'André Bescond est un récit drôle et bouleversant, qui parle de pédocriminalité.
C’est le récit d’une vie. C’est la confession d’une enfant blessée. C’est un manifeste brutal, lucide, sans concession. C’est une parole crue, poignante d’un cœur qui a la rage, d’un corps en souffrance. C’est une charge humaine, déchirante sur les violences subies, ressenties par cette putain troublante et terriblement humaine. C’est un texte puissant, terrifiant, poétique et dévastateur qui pénètre l’âme. C’est un solo douloureux et magnifique porté par la
De la douleur de l’exil, du vol d’une vie, d’un amour, Sonia Nemirovsky tire une étonnante et puissante ode à la vie. L’écriture brute, viscérale, est soulignée par la sobre mise en scène de Bertrand Degrémont et Caroline Rochefort , renforcée par les délicates esquisses de Pierre Constantin, qui servent de décor. Le jeu fascinant du duo de comédiens amplifie la violence des mots, des actes et des sentiments. Les mouvements
Les affres de la crise de la trentaine, mis en musique par le duo new-yorkais Joshua Salzman et Ryan Cunningham, donnent lieu à une fort sympathique comédie romantique. Loin de révolutionner le genre, Next Thing you Know vaut surtout par l’énergie, le charme et le talent de ses interprètes – Lauren Berkman excelle une nouvelle fois – et par l’habile mise en scène de Tolgay Pekin qui, confiné dans l’espace
Revisiter les classiques devient monnaie courante. Malheureusement, c’est loin d’être toujours réussi. La preuve en est dans cette version disco d’Hamlet, reprise pour l’été à la Comédie Française. Si l’intention du metteur en scène est louable, elle achoppe dans sa réalisation. Vouloir faire de la tragédie de Shakespeare une farce italienne est une gageure complexe, voire irréaliste. Quittant le royaume du Danemark, notre taciturne prince danois se trouve projeté dans un
Légère, drôle, entraînante, la Comédie « Les Fiancés de Loches », version musicale, est un vrai plaisir pour les yeux, les oreilles et les zygomatiques. Dans un décor kitsch à souhait, malentendus, quiproquos et rebondissements en tous genres, se succèdent à un rythme effréné, entraînant le spectateur dans un tourbillon de rires qui ne cessera qu’au baisser de rideau. Porté par des comédiens tout en verve et en gamme – Christine Bonnard
Deux reines, deux rivales, deux sopranos, s’affrontent avec virtuosité, force et émotion dans ce drame lyrique où tension et intensité font presque oublier les grandes libertés prises avec la réalité historique. Dans un décor ultra-moderne, les voix des nos deux chanteuses d’opéra – l’une puissante, l’autre plus veloutée – envoûtent et séduisent. Leur duo fait le sel de cette nouvelle adaptation de Maria Stuarda, qui manque parfois d’inspiration, mais pas
Brune, longiligne, pétillante, Noémie Caillault semble née pour la scène. Un simple mot, une attitude, un geste, une mimique, suffisent pour que l’auditoire s’esclaffe, soit séduit. Le pari était pourtant loin d’être gagné : faire rire avec la maladie. C’est en tordant le cou à la tumeur qui grandit en son sein, et en croquant avec humour et dérision le milieu médical, la famille, les amis et elle-même, qu’elle lutte avec force et poigne
Des visages tristes, impassibles, presque sans âme, croisés dans les dédales du métro parisien, Delphine de Vigan tire un portrait lucide, peu réjouissant et doux amer de notre société. Sans jugement et avec compassion, elle croque la vie de deux êtres à la dérive : l’un mis sur la touche dans son travail, l’autre blessé dans un amour unilatéral. Entre désespoir et humour forcé, leurs destins s’entrelacent sans jamais se rejoindre,