Yanis Skouta © Mélissa Leroux

Yanis Skouta en terre apocalyptique

À Strasbourg, dans le cadre du festival démostratif, Yanis Skouta présente sa première pièce Paysage, qu’il met lui-même en scène.

Yanis Skouta © Mélissa Leroux

À Strasbourg, dans le cadre du festival démostratif, l’ancien élève de la promotion 44 de l’École du TNS présente sa première pièce Paysage, qu’il met lui-même en scène. Sur fond d’une crise écologique, il invite à repenser le monde de demain à travers une balade dystopique. Rencontre avec un jeune artiste passionné. 

© Mélissa Leroux

À Strasbourg, dans le cadre du festival démostratif, l’ancien élève de la promotion 44 de l’École du TNS présente sa première pièce Paysage, qu’il met lui-même en scène. Sur fond d’une crise écologique, il invite à repenser le monde de demain à travers une balade dystopique. Rencontre avec un jeune artiste passionné. 

Comment est né ce projet ?

Yanis Skouta : Lors d’un voyage, je me suis retrouvé face à un paysage assez vertigineux, dans un état de contemplation profond, une émotion à double tranchant, comme au bord d’un vide. Ce sentiment était aussi mêlé d’une angoisse écologique. Ce grand vide, ça me parlait de la fin de la nature et d’un certain bouleversement climatique. J’ai donc décidé de me saisir de cette angoisse et de tenter de la résoudre par l’écrit. Le texte final porte en lui ce processus. J’ai voulu organiser une traversée qui passe par plusieurs types d’écritures pour essayer d’atteindre un certain apaisement. La pièce se retrouve ainsi composée en trois parties : Crépuscule, Nuit, Aube.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire votre propre pièce ?
Paysages d'Yanis Skouta - Démostratif © Teona Goreci
© Teona Goreci

Yanis Skouta : J’ai beaucoup d’affection pour les textes contemporains. J’aime découvrir un texte, j’aime l’objet livre. J’aime le moment où on ouvre la première page, où on voit d’abord la mise en page avant d’entrer dans la langue d’un.e auteur.ice. Tout est possible à ce moment-là. J’aime l’écriture en tant que lecteur, mais aussi en tant qu’acteur. Il y a dans l’écriture contemporaine une prise de risque, on ne sait pas si ça marche, c’est un travail vivant que je trouve généreux. En tant que comédien, j’ai beaucoup de compassion à défendre un jeune texte, cette tentative d’écriture qui est de l’ordre de la gratuité m’émeut beaucoup. C’est un endroit de vibration fort et une aventure humaine avec l’auteur.

Cette idée de tentative me touche beaucoup et c’est sûrement pour ça que quand j’écris j’assume que le geste peut-être imparfait, ou en train de se trouver. Et aussi tout simplement parce que je débute, j’apprends un peu plus à chacune de mes tentatives, et de plus en plus, j’imbrique l’acte d’écriture dans la dramaturgie, sous la forme d’un personnage-auteur par exemple.

Quelles sont des sources d’inspiration ?

Yanis Skouta : Pour Paysage, j’ai eu beaucoup d’inspirations cinématographiques de SF, mais surtout TarkovskyLe SacrificeSolarisStalker… Chacun de ces trois films a apporté un motif différent à l’histoire, et j’ai essayé d’imiter les mouvements de certaines séquences, de traduire les mouvements de travellings, zoom optiques, ellipses, par l’écriture.

Vous avez choisi pour vous accompagner, des comédiens et comédiennes de votre promotion de l’école du TNS. Est-ce important de poursuivre ainsi les complicités nées lors de votre formation ?
Paysages d'Yanis Skouta - Démostratif © Teona Goreci
© Teona Goreci

Yanis Skouta : Oui, c’est important. C’est même l’une des principales raisons pour lesquelles j’ai décidé de créer ma compagnie. Au-delà de la nécessité de concrétiser mes envies artistiques, c’était impensable pour moi de ne pas essayer de poursuivre l’aventure de l’école avec quelques camarades. D’autant que cette complicité est riche. Elle est inspirante pour l’écriture, je peux écrire en pensant directement à ces acteurices que je connais bien, mais c’est aussi un soutien moral fort. Et puis dans le travail tout va beaucoup plus vite, on se connaît, on se fait confiance, on parle la même langue.

Que peut-on vous souhaiter ?

Yanis Skouta : D’apprendre au mieux de cette première tentative, garder ce qui a été juste artistiquement, évacuer le surplus, et ainsi de suite de création en création.Et pour cela, je vais avoir besoin d’être soutenu par des structures et des dispositifs qui vont me permettre de réunir les moyens et le temps nécessaire à la suite du travail…

Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore 

Paysage d’Yanis Skouta
compagnie me revient le manque
Création le 7 juin 2023
Festival Démostratif
La Pokop 
19 Rue du Jura 
6700 Strasbourg
Durée 1h16

texte et mise en scène d’Yanis Skouta
avec Romain Gillot, Mélody Pini, Paul Fougère
création lumière de Sophie Baer
création sonore d’Enzo Patruno-Oster

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