Marcel Barbeault est considéré comme le premier tueur en série français. Il y a en a eu d’autres avant lui, mais on ne les appelait pas ainsi. C’est l’agent du FBI Robert Ressler qui, dans les années 1970, utilisa le terme et mis en place le profilage. Partant de ces travaux, l’inspecteur Daniel Neveu va résoudre l’affaire du tueur de l’ombre.
La scène sied bien au polar
Les enquêtes policières se prêtent très bien au théâtre, dans leur forme classique comme Le Cercle de Wintechapel ou L’heure des assassins, ou contemporaine, avec Denali ou Smog. On peut y ajouter Le secret des ombres de Grégory Bellanger, où il enquêtait sur le passé de résistant de son grand-père. Avec L’affaire du tueur de l’ombre, il part d’un fait divers réel qui a fait trembler la Picardie.
Le plateau est scindé en trois, à gauche les locaux de la PJ, à droite l’appartement de Daniel Neveu. Le centre va permettre d’installer tous les autres lieux de l’action. Au fond des panneaux sur lesquels sont projetés en jeux d’ombres les événements, des images d’archives et d’actualités, des documents. Le procédé scénique fonctionne. La machinerie théâtrale mise en place par Léa Marie-Saint Germain et Adrienne Ollé, insuffle une dynamique aussi rythmée qu’un film.
Une enquête palpitante au cœur d’une époque
Tout tourne autour de Daniel Neveu. Ce jeune inspecteur de 32 ans vient du 36. Il a été muté à sa demande à la police judiciaire de Nogent-sur-Oise – Creil, pour sauver son couple. Nous sommes en 1974, un meurtre vient d’être commis, suivi d’un deuxième trois jours après. Il va alors faire le rapprochement avec une série de meurtres qui avait eu lieu cinq ans plutôt. Obsédé par l’affaire, au risque de mettre son ménage à nouveau en danger, il va passer ses jours et ses nuits à chercher comment identifier cet homme qui ne laisse aucune trace. Sa particularité est de ne tuer et violer que des femmes brunes en pleine nuit d’hiver. Se servant des nouvelles techniques du profilage, trouvant enfin la clé, il va résoudre l’énigme et arrêter Marcel Barbeault, un homme ordinaire.
Des personnages bien campés
Grégory Bellanger incarne avec de belles nuances ce jeune homme obstiné, en avance sur son temps, ayant à cœur de rendre justice à ces femmes assassinées cruellement. Clara Leduc, Léa Marie-Saint Germain, Aurélien Gouas et Morgan Pérez se partagent les autres rôles. Dans un tourbillon de changements de costumes, de perruques, sans jamais perdre l’intensité de leurs divers personnages, la troupe dans une belle unité fait palpiter le récit. Bravo.
L’affaire du tueur de l’ombre de Grégory Bellanger
Présence Pasteur – Festival Off Avignon
Du 5 au 26 juillet 2025 à 16h25, relâche jeudi.
Durée 1h25.
Mise en scène Léa Marie-Saint Germain et Adrienne Ollé
Avec Grégory Bellanger, Clara Leduc, Léa Marie-Saint Germain, Aurélien Gouas et Morgan Pérez.
Scénographie Marie Hervé
Lumières Guillaume Niemetzky
Création vidéos Laurent Dubesset
Musique Jonathan Aubart
Costumes Malou Galinou.
