Contrairement à la légende, « longtemps, sa mère ne venait pas dans sa chambre pour l’embrasser quand il était petit, et Marcel Proust écrivit À la recherche du temps perdu. » C’est ainsi que Vanier entame sa Recherche de la recherche, un spectacle aussi fort que L’Envol du Pingouin, sans oublier À part ça la vie est belle.
Il a ce style inénarrable, fait de tournures de phrases et de torsions d’idées. Partant du principe que personne n’a de temps à perdre pour lire les sept tomes qui composent l’immense œuvre du romancier — qui aimait écrire dans son lit et adorait les phrases à rallonge —, il va faire court. Proust n’a jamais été aussi drôle. Toutefois, ne vous y trompez pas, ce n’est qu’un prétexte pour aborder des sujets plus personnels, bâtis sur des souvenirs et des réflexions. Les passages où apparaît le personnage de l’instituteur sont, à l’instar de son grand sketch du Pont de Juvisy, de véritables moments d’anthologie.
En replongeant dans l’enfance de Marcel — et dans la sienne —, il fait ressurgir des odeurs, des images familières. Cet éternel enfant possède un rare don d’observation. Il n’a pas son pareil pour aller titiller notre imaginaire. Dans son magnifique final, récitant le célèbre passage de la madeleine, le comédien (La contrebasse, Du charbon dans les veines) prend le dessus, faisant résonner toute la beauté de la langue proustienne. Du grand art.
À la recherche de la recherche, de et par Jean-Jacques Vanier
Théâtre du Petit Chien – Festival Off Avignon
Du 5 au 26 juillet 2025 à 13h40, relâche mardi.
Durée 1h20.
Création lumière Nicolas Priouzeau
Costumes Alexandra Charles.