Benjamin Boyer © Monsieur le photographe
© Monsieur le photographe

Benjamin Boyer, un voyageur au pays du théâtre

Au Poche-Montparnasse, le comédien reprend le “Menteur” de Corneille mis en scène par Marion Bierry, où il incarne avec une grande sensibilité le personnage de Cliton.

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Lorsque j’avais huit ou neuf ans, ma grand-mère m’a emmené à la Comédie-Française pour voir Le Voyage de Monsieur Perrichon de Labiche. Je pensais m’ennuyer au “Théââââtre”. J’en suis ressorti émerveillé !

Quel a été déclencheur vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Ce même jour ! J’ai découvert qu’il existait un métier qui consistait à jouer, se faire plaisir et faire plaisir. Il s’agissait, à partir de cet instant, de m’autoriser ce chemin et de le faire accepter à mon entourage. Ce “voyage” a duré quelques années…

Le menteur de Corneille @ Pascal Gély
Le Menteur de Corneille mis en scène par Marion Bierry © Pascal Gély

Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien ?
Il ne me semble pas avoir choisi ce métier. C’était une évidence. De sorte que lorsque je suis monté sur une scène quelques temps après, j’ai ressenti très profondément et intimement la sensation d’être au bon endroit.

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
Le hasard a fait que le premier spectacle professionnel que j’ai joué fut Le Voyage de Monsieur Perrichon, mis en scène par Jean Luc Moreau. La boucle était bouclée, je pouvais me lancer sereinement dans mon voyage de comédien.

Votre plus grand coup de cœur scénique ?
En 2002 j’ai joué Bent de Martin Sherman, mis en scène par Thierry Lavat, mon ami d’enfance. Nous étions une bande de copains et nous défendions un texte fort sur un sujet difficile, la déportation des homosexuels par le régime nazi. Notre troupe, profondément unie et combative, nous a permis d’obtenir le Molière du meilleur spectacle cette année-là. Aujourd’hui, plus de vingt ans après, on me parle régulièrement de ce spectacle. Il y a quelques jours, dans la rue, un homme m’a arrêté pour me demander si j’étais bien l’acteur qui jouait dans Bent… Je ne peux repenser à cette aventure sans beaucoup d’émotions. Les liens qui nous unissent encore sont indéfectibles.

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La Version Browning de Terrence Tattigan mis en scène par Patrice Kerbrat © Pascal Gély

Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Incontestablement les metteurs en scène qui m’ont fait confiance, et enrichi de leurs univers. J’ai appris ce métier au fil des ans grâce à eux. De Jean Luc Moreau, qui fut le premier, à Ladislas Chollat, Christophe Lidon, Patrice Kerbrat… Et bien sûr Marion Bierry. Leur bienveillance m’a construit.

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Il m’habite en permanence. Je vis constamment dans la recherche, tout entier tourné vers ce qui pourra enrichir ma pratique. Impossible d’arrêter ce mouvement !

Qu’est-ce qui vous inspire ?
Les autres.

De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Plus le temps passe et plus le sacré caractérise mon rapport au plateau et à la représentation.

L'un est l'autre 1 © Sébastien Mathé
L’un est l’autre de Benjamin Boyer, Marine Montaut et Eric Verdin © Sébastien Mathé

À quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Tout le corps est engagé sur le plateau. Le désir provoque sans doute cette vibration étrange qui le met en mouvement de la tête aux pieds.

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Trop de noms en tête pour n’en citer que quelques-uns, mais j’ai eu la chance de faire jusqu’à présent de magnifiques rencontres et je ne doute pas que cela continue.

À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Tous les projets de théâtre sont fous, j’aimerais participer aux prochains qui se présentent à moi, par conséquent Le enteur au Théâtre de Poche à partir du 18 avril.

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Je ne peux pas encore en donner le titre car elle serait inachevée, drôle, étonnante, romantique, dramatique et sans doute aussi un peu absurde…


Le menteur de Corneille.
Poche Montparnasse
75 bd du Montparnasse
75006 Paris.

Création spetembre 2023.
Reprise du 18 avril au 23 juin 2024.
Durée 1h20.

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