Pour écrire Brasser de l’air et s’envoler, Xavier Guelfi, Pierrot des temps modernes, a trempé sa plume dans l’encrier d’un Raymond Devos où d’un Pierre Desproges. il est de ces artistes qui aiment triturer les maux à travers les mots. « J’ai mes hésitations mes failles et qu’avant d’être un artiste je suis un humain avant tout ». Justement puisqu’il est comédien, sa seule manière de s’adresser au monde est un spectacle. Il l’aurait souhaité grand public… Mais voilà, le stand-up, ce n’est pas trop son truc. Alors il cherche, expérimente… Et puis il aime bien triturer ses méninges… Parce que ça carbure dans sa tête. Sans trop d’embûches, on suit les chemins escarpés de ses réflexions censées nous redonner « foi en l’humanité ».
Son spectacle est conçu comme un joyeux bazar, avec des effets scéniques, mixeur et machine à laver le linge compris, qu’on vous laisse le plaisir de découvrir… Avec Ses cheveux en bataille et sa dégaine d’adolescent qui n’en finit pas de grandir, son sens de l’autodérision, il ne cesse de nous surprendre. Cet excellent comédien, que l’on a pu applaudir à Avignon dans After the end de Dennis Kelly et Sosies de Rémi De Vos, nous offre une prestation fine et intelligente. Rien de tel que l’humour, surtout lorsqu’il frise l’absurde, pour recentrer nos pensées et faire de nous d’incorrigibles optimistes.
Marie-Céline Nivière
Brasser de l’air et s’envoler, spectacle de Xavier Guelfi
Théâtre La Flèche
77 rue de Charonne
75011 Paris.
Jusqu’au 13 mars 2024
Durée 1h10
Collaboration artistique de Juliette Bayi, Suzanne de Baecque
Scénographie de Laura Thavenot
Lumières de Quentin Maudet
Costumes de Frédéric Baldo
Musiques d’Antoine Quoniam