La chute infinie des soleils © au carré productions
© au carré productions

La chute infinie des soleils éclaire un pan de notre histoire

Au Théâtre des Célestins de Lyon, Elemawusi Agbedjidji, avec La chute infinie des soleils, fait un impressionnant travail de mémoire.

Elemawusi Agbedjidji, auteur, metteur en scène et directeur artistique de la compagnie Soliloque, possède un Master en Mise en scène et dramaturgie et un DEUG d’Anthropologie. Ces deux disciplines, qui touchent autant à l’humain qu’à l’humanité, forment la trame dramaturgique de son spectacle, La chute infinie des soleils.

Pour intégrer un master dans une université française, l’étudiant Mmadi Maël passe devant un jury. Il doit présenter son projet d’étude en trois parties. Dans la première, il pose les jalons de sa recherche. Le sujet est l’histoire d’un naufrage en 1761 d’une frégate sur l’île de Tromelin. Après quelques temps, passé sur l’île, l’équipage rescapé arrive à reprendre la mer à bord d’une grande barque, laissant les esclaves malgaches qu’ils avaient en marchandise. Quinze ans plus tard, on viendra récupérer les survivants. Dans la deuxième, il répond aux questions des membres du jury. Dans la dernière, il doit mettre en scène un dialogue entre deux personnages de l’histoire qu’il a choisie de raconter. Ce découpage n’est pas aisé à suivre mais il permet de faire des interactions entre le passé et le présent, de nous questionner sur notre avenir.

Vu par le prisme de Nirina, 10 ans au moment du naufrage, et par celui de Castellan du Vernet, capitaine en second de l’Utile qui a laissé les esclaves à leur sort, l’histoire est captivante dans tout ce qu’elle représente de terrible. Comment ces rescapés ont-ils réussi à survivre à cet enfer ? Si on se perd un peu dans l’histoire de l’étudiant, ses questionnements nous atteignent. Dans une belle scénographie, évoquant à la fois la froideur d’une salle d’examen et toutes les couleurs de l’Océan Indien, Gustave Akakpo et Khadija Kouyaté font entendre ce texte qui déroute autant qu’il interpelle.


La chute infinie des soleils, texte et mise en scène Elemawusi Agbedjidji.
Les Célestins, Théâtre de Lyon
Salle La Célestine
4 rue Charles Dullin
69002 Lyon.
Du 17 au 27 janvier 2024.
Durée 1h15.

Tournée 2024
30 Janvier à La Salle à Valaurie (26).
Mai 2024 aux Passages Transfestival à Metz (59).
Juin 2024, tournée au Togo et au Bénin.

Avec Gustave Akakpo et Khadija Kouyaté.
Scénographie de Charles Chauvet.
Costumes de Laura de Souza.
Création son de Pidj Boom.
Lumière et régie générale de Guillaume Tesson.

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1 Comment

  1. merci Marie Celine … heureux de te lire … et quel titre hypnotisant :  » La chute infinie des soleils  » …

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