Thomas Caley © Émilie Salquebre

Thomas Caley, un artiste américain à Nancy

Coordinateur de recherche au Ballet de Lorraine, Thomas Caley joue les coachs dans Disco-foot et les supporters pour la pièce de Maud Le Pladec, Static Shot.

Thomas Caley © Émilie Salquebre

Coordinateur de recherche au CCN — Ballet de Lorraine, danseur et chorégraphe, Thomas Caley, qui travaille depuis plus de vingt ans en binôme avec Petter Jacobsson, joue les coachs dans Disco-foot, une parenthèse sportive et enchantée qui se jouera au Carreau du temple, et les supporters du corps du ballet, à l’occasion de Paris l’été pour la présentation de la pièce de Maud Le Pladec, Static Shot.

© Émilie Salquebre

Vous êtes arrivé au Ballet de Lorraine, avec Petter Jacobsson. Qu’elle est votre rôle au sein de l’institution nancéenne ? 

Thomas Caley : Je suis plutôt du côté artistique. Mon poste exact est coordonnateur de recherche, ce qui veut dire beaucoup de chose et rien à la fois. C’est à la fois un rôle de conseil, mais aussi un poste très créatif. J’épaule Petter dans l’élaboration des programmes. J’ai notamment une fonction de prospection, afin de trouver quels artistes nous pourrions inviter à créer pour le ballet. Je participe aussi en tant que chorégraphe au production maisons. Tous les deux ans, en moyenne, avec Petter (Jacobsson) nous signons ensemble une pièce pour le corps de Ballet pour le CCN. Avec deux autres membres de l’équipe artistique du Ballet, j’ai aussi la mission d’accompagner les artistes invités. Ayant travaillé au sein de la compagnie de Merce Cunnigham, il m’arrive quand nous remontons une de ses œuvres d’être un des répétiteurs. C’est très varié et c’est ce qui fait tout l’intérêt de mon poste, d’être à la confluence de plusieurs esthétismes, d’échanger avec les danseurs mais aussi avec les chorégraphes qui viennent créer au ballet, pour le ballet.

Disco foot arrive bientôt à Paris. Pouvez-nous en dire plus sur cette forme de divertissement chorégraphique dont vous êtes un des instigateurs ? 
Discofoot du Ballet de Lorraine © Laurent Philippe
DiscoFoot – Ballet de Lorraine © Laurent Philippe

Thomas Caley : C’est une idée toute bête. Printemps 2014, en traversant le parc, qui mène de chez moi au bâtiment du CCN. J’observais les gens, certains écoutaient de la musique, d’autres jouaient au foot, d’autres encore pique-niquaient. L’ambiance était joyeuse. Avec Petter, nous trouvions qu’il y avait là matière à réflexion, quelque chose peut-être à inventer, un sorte d’ « happenning ludique » où l’on marierait sport et danse. On a commencé à développer un concept, mais la pluie a tout chamboulé. L’événement a été annulé. Puis, le temps a passé, un an presque, le projet était toujours quelque part dans un coin de nos têtes. Nous avons fini par nous mettre à la table et avons commencé à établir des règles. L’idée était de faire un vrai match de foot, mais en imposant des figures imposées. Par exemple, au lieu de courir, les joueurs doivent danser. Le mouvement est au cœur de la partie. Personne ne peut rester immobile et tous doivent jouer en équipe. Cela nous a pris un an pour peaufiner le disco-foot, tel qu’il est aujourd’hui. Au Carreau du temple, nous allons devoir réadapter car c’est la première fois que nous jouons à l’intérieur. C’est une nouvelle expérience c’est assez excitant. Et puis l’an prochain, nous devrions le présenter en marge des Jeux Olympiques dans le cadre d’Olympiades artistiques. 

Quel rôle jouez-vous ?

Thomas Caley : Avec Petter, nous avons choisi de jouer les coachs. Je soutiens les roses, lui les bleus. Notre objectif est de motiver l’équipe, de les soutenir, mais aussi de les guider dans les impros. Tout comme les joueurs, nous nous devons aussi d’être performatifs, de chauffer la salle, d’entretenir la flamme du public. Je m’amuse à jouer les méchants, les fâchés, les sévères. C’est un rôle évidemment. Au fil des matchs joués, nous nous sommes rendu compte que cette formule décalée, cette manière d’amener la danse sur un terrain de foot emportait l’adhésion et que cela renforçait la cohésion du corps du ballet. C’est un moment suspendu, festif et fun qui fait du bien à tous. 

Le ballet de Lorraine est aussi à l’honneur de Paris l’été, avec la pièce créée par Maud Le Pladec, Static Shot, qui ouvre la manifestation dans une des cours du Louvre…
STATIC SHOT - Maud Le Pladec - Ballet de Lorraine -Programme 1 © Laurent Philippe
Static Shot de Maud Le Place © Laurent Philippe

Thomas Caley : oui c’est incroyable. C’est une pièce très dynamique et très exigeante. Nous sommes très heureux qu’elle soit présentée à Paris, qu’elle fasse l’événement. Dans la cour Lefuel, cela devrait être très beau. C’est important pour les danseurs mais aussi pour le CCN d’être vus, d’être visibles, de pouvoir montrer son travail, de sortir du cadre habituel. Il y a peu la compagnie s’est produite à New-York et y a présenté For Four Walls, ballet que nous avons co-signé avec Petter. Ce sont des expériences qui marquent, qui permettent de se dépasser, d’avancer, d’évoluer, de se confronter à d’autres regards. 

Quels sont les prochains grands moments du ballet de Lorraine ? 

Thomas Caley : Nous finalisons la programmation de l’année prochaine, qui sera une saison assez chargée. Il y aura cinq créations en plus de celle que nous préparons avec Petter pour mars 2024. Nous allons essayer aussi de développer la diffusion, de permettre aux œuvres du répertoire de s’exporter ailleurs. En tant que chorégraphe, je trouve important que les gens voient l’énergie dont est capable cette compagnie. Avec l’équipe du ballet, nous sommes très fiers de continuer à créer des pièces pour une troupe de 25 danseurs et danseuses. C’est de plus en plus rare, mais c’est nécessaire de maintenir ces grandes formes. C’est un beau combat à mener encore et encore… 

Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore 

DiscoFoot
CCN Ballet de Lorraine, Petter Jacobsson, Thomas Caley et DJ Ben Unzip
Festival Jogging 2023
Carreau du Temple
2 Rue Perrée
75003 Paris

Static shot de Maud Le Pladec
Festival Paris l’Été
Cours Lefluel
Le Louvre

Rue de Rivoli
75001 Paris
les 10 et 11 juillet 2023 à 21h & 22h
durée 1h30

Pièce de 25 minutes pour 23 danseuses et danseurs
Chorégraphie de Maud Le Pladec assistée de Régis Badel
Musique de Chloé et Pete Harden
Conseil à la diffusion sonore – Vincent Le Meur
Lumière d’Eric Soyer
Création costumes de Christelle Kocher – KOCHÉ assistée de Laure Mahéo
Stagiaire dramaturgie – Baudouin Woehl

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