Résistance(s) © Julien Dubuc
© Julien Dubuc

Le bel acte de Résistance(s) de la Cie Nomades

Résistance(s) de Jean-Bernard Philippot met en lumière deux héroïnes du combat contre le nazisme.

Résistance(s) de Jean-Bernard Philippot © Julien Dubuc
© Julien Dubuc

« Amie, entends-tu le bruit sourd des corbeaux sur nos plaines ? ». Si j’ai mis le mot ami au féminin, c’est parce que dans le spectacle de Jean-Bernard Philippot, le focus est centré sur deux résistantes. Rendant ainsi hommage à ces femmes trop souvent oubliées des manuelles d’Histoire. Pourtant, elles se sont levées et ont combattu, avec autant de courage et de bravoure que les hommes. Par leur sacrifice, nous avons pu écrire sans crainte « ton nom, liberté ». 

1943, de part et d’autre de la frontière, « les loups » font régner la terreur. En Allemagne, un pays où tous les habitants ont, semble-t-il, perdu l’esprit en suivant, d’un bon pas de l’oie, la fureur de leur Fuhrer, des jeunes gens sont entrés en résistance. Sophie Scholl (Anna Maceda) et ses camarades, ont créé un mouvement portant le doux nom de « La rose blanche ». En France, Doucette (Marie Recours), fille de cheminot picard, résistante de la première heure, découvre les durs réalités de l’occupation. Moins politisée que Sophie, Doucette n’en est pas moins héroïque. Sophie et ses camarades, accusés de haute trahison, furent guillotinés. Doucette, qui décide de s’appeler Miettes, parce qu’il ne reste plus que ça d’elle, s’est retrouver dans l’enfer d’Auschwitz. 

Avec son texte (extrêmement bien documenté), son style (sans fioriture), sa scénographie (limpide et poétique), sa mise en scène (vive et précise), mêlant jeu et musique, Jean-Bernard Philippot nous emporte dans le tourbillon de la petite histoire pris dans la tourmente de la grande. La troupe, dans une unité de ton et de sincérité, fait vibrer ces « fantômes » resurgis du passés pour réveiller nos consciences et faire devoir de mémoire. À noter que le spectacle se joue également en allemand. Bravo !  

Marie-Céline Nivière

Résistance(s), texte, mise en scène et scénographie de Jean-Bernard Philippot
Théâtre de l’Épée de Bois
Cartoucherie – Route du champ de manœuvre
75012 Paris.
Du 4 au 28 mai 2023.
Les jeudis et vendredis (en français), samedis (en allemand) à 19h, matinées samedi et dimanche à 14h30.
Durée 1h15.

Avec Anna Maceda, Agathe Heildelberger, Alex Gangl, Marcel Korenhof, Lili Markov, Charles Morillon ou Mickaël Winum, Alexia Krioucoff ou Marie Recours, Clément Bertrand, Raphaël Plockyn.
Musique jouée en direct par Agathe Heildelberger (Violon), Marcel Korenhof (Accordéon), Clément Bertrand (Piano/guitare).
Lumière de Maxime Aubert.
Technique de Lucas Dorémus.

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