Mélody Pini © Jean-Louis Fernandez

Mélody Pini, âme de velours et jeu d’airain 

À la MC93, Mélody Pini, sortie en 2019 de l’école du TNS, reprend Ce qu'il faut dire de Léonora Miano, mis en scène par Stanislas Nordey.

Mélody Pini © Jean-Louis Fernandez

À la MC93, la comédienne, sortie en 2019 de l’école du TNS, se glisse, sous le regard complice de Stanislas Nordey, dans les mots percutants de Léonora Miano et invite à une réflexion sur le rapport à l’autre, sur notre vision du colonialisme. Présence lumineuse, jeu tout en nuance, Mélody Pini habite la scène et irradie les planches à chaque de ses apparitions. Une belle révélation. 

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ? 
Ma sœur Ambre dansant sur Dazedand confused de Led Zeppelin. 

Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ? 
La lettre que Louis Jouvet a écrite à une jeune élève en Théâtre.

Ce qu’il faut dire de Léonora Miano - Mise en scène de Stanislas Nordey © Jean-Louis Fernandez

Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien et metteur en scène ? 
C’est un endroit où le fait d’enlever nos masques sociaux est le centre et le projet commun – Une quête de la Vérité – Disparaître pour réapparaître sans masque.

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ? 
Les Troyennes d’Euripide mis en scène par Jacques Maître, c’était notre spectacle de première année au Conservatoire de Genève. Je jouais Cassandre et je me souviens de son/mon adresse à Apollon lorsqu’elle arrache ses voiles prophétiques.

Votre plus grand coup de cœur scénique ? 
Peter Brook et son spectacle The Valley of Astonishment. L’apparente simplicité des acteurs et nos neurones miroirs activés durant tout le spectacle. Je voyais la peinture et la couleur utilisée par l’acteur pour créer un tableau sur le sol, alors que rien n’était dans ses mains. Tout était dans son imaginaire et donc dans le mien aussi…

Quelles sont vos plus belles rencontres ? 
Ma sœur, mon frère et ma mère.

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ? 
Il participe à mon déséquilibre.

Qu’est-ce qui vous inspire ? 
La nature, le vent, la musique et le silence

De quel ordre est votre rapport à la scène ? 
Animal et sacré.

À la carabine de Pauline Peyrade. Mise en scène d'Anne Théron © Jean-Louis Fernandez

À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ? 
Dans mon ventre, mes mains, ma colonne vertébrale, mes cordes vocales, mes pieds partout en fait.

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ? 
Bakary Sangaré, Christian Hecq et j’aurai aimé croiser Sotigui Kouyaté.

À quel projet fou aimeriez-vous participer ? 
À ceux qui arrivent.

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ? 
« Tous les arts contribuent au plus grand de tous les arts, l’art de vivre, » disait Bertold Brecht dans son Petit Organon pour le Théâtre. Je souhaite donner à ma vie tous les élans d’une œuvre.

Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

Ce qu’il faut dire de Léonora Miano
mise en scène de Stanislas Nordey
MC93 — maison de la culture de Seine-Saint-Denis
9 boulevard Lénine
93000 Bobigny
Du 13 au 22 janvier 2023

Crédit portrait et photos © Jean-Louis Fernandez

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