Alice Dufour © DR

Alice Dufour bouleversante Mademoiselle Else

Au Poche Montparnasse, Alice Dufour reprend le monologue intérieur, très dense et mouvementé, de Mademoiselle Else d’Arthur Schnitzler, dans la très belle mise en scène de Nicolas Briançon.

Alice Dufour © DR

Au Poche Montparnasse, Alice Dufour reprend le monologue intérieur, très dense et mouvementé, de Mademoiselle Else d’Arthur Schnitzler, dans la très belle mise en scène de Nicolas Briançon. La délicieuse comédienne s’est prêtée au jeu de notre questionnaire.

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?

Je devais avoir 4 ou 5 ans et j’ai vu à l’école un spectacle inspiré du livre Leïla et la baleine, l’histoire d’une petite fille et d’une baleine qui deviennent amies en chantant. Il y avait dans mes souvenirs un gros décor pour figurer la baleine, ça m’a beaucoup marqué !!

Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ? 

Pas de déclencheur, mais plutôt une continuité entre ma passion pour la gymnastique rythmique, s’exprimer sur les praticables et la scène, le spectacle vivant.

Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne ? 

J’ai toujours aimé me produire devant un public, depuis toute petite. Que ce soit en étant gymnaste rythmique ou en créant des sketchs avec ma cousine, déguisées en grands-mères pour les réunions de famille. Ma mère avait hésité entre m’inscrire à des cours de théâtre ou aux cours de gymnastique, comme je bougeais beaucoup elle a choisi le sport.

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?

Le tout premier était un gala de fin d’année de danse classique à 6 ans, au théâtre de la ville. Je me souviens de tout. Mon costume de bonbon vert, mes chaussons, ma blessure au doigt, et mon point de vue de la scène vers un grand « tapis » noir qui était le public. J’ai le souvenir d’une plénitude, d’une agréable sensation de se sentir regardée, j’essayais de faire ma chorégraphie au mieux, j’étais heureuse, je crois.

Votre plus grand coup de cœur scénique ? 

Mon coup de cœur scénique serait mon duo avec Raphaël Cruz dans Wiebo de Philippe Decouflé sur la musique Oh You Pretty Things, interprété par Jeanne Added à la Philharmonie de Paris en 2015.

Quelles sont vos plus belles rencontres ? 

Il y en a eu tellement qui m’ont marquée (comme Danny Elfman que j’adore), je dirais les personnes qui m’ont fait confiance et encouragée volontairement ou non à me faire avancer artistiquement et professionnellement : Philippe Decouflé, Daphné Mauger, Thierry Mugler et Nicolas Briançon.

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ? 

J’ai la sensation que je vais exploser si je ne m’exprime pas, comme un « trop-plein », je l’ai ressenti pendant le confinement.

Qu’est-ce qui vous inspire ?

Certaines gymnastes rythmiques de niveau international. Malgré leur jeune âge, j’admire leur force, leur abnégation, leur rigueur, leur investissement pour aucune autre raison que la passion de leur sport et surpasser leurs limites, je les trouve majestueuses, pour moi, c’est une vraie source d’inspiration de rapport au travail. Sinon certaines comédiennes comme Dominique Blanc, Jennifer Lawrence et Gena Rowlands évidemment.

De quel ordre est votre rapport à la scène ? 

Mon rapport à la scène est très simple, je crois. Je m’y sens bien, je la considère comme une complice, quelqu’un qui nous porte pour essayer de provoquer de l’émotion et du rire.

À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ? 

Dans le ventre. Pas dans le cœur ! Le ventre, là où je ressens mes émotions lorsque je joue.

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ? 

Emmanuelle Bercot, Xavier Giannoli, Albert Dupontel, Cécile de France, Maxime d’Aboville

À quel projet fou aimeriez-vous participer ?

Pourquoi pas une grande et belle comédie musicale, ou être l’héroïne d’un film de super-héros, genre Catwoman ! Ah Ah !

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ? 

Peut-être la peinture de Gustav Klimt, Mère à l’enfant. J’ai un lien très fort avec ma mère. Ce lien et son regard m’ont permis, il me semble de me donner confiance et d’oser faire ce métier, car elle a senti que c’est ce qui me correspondait. Et c’est à mon tour de serrer ma fille dans les bras et d’observer, de ressentir qui elle est.

Propos recueillis par Marie-Céline Nivière

Mademoiselle Else d’Arthur Schnitzler
Théâtre de Poche Montparnasse
75 boulevard Montparnasse 
75014 Paris

jusqu’au 6 novembre 2022
Du mardi au samedi à 19h, matinée dimanche à 15h
durée 1h25

Adaptation et mise en scène de Nicolas Briançon
Avec Alice Dufour et les voix de Anne Charrier, Michel Bompoil, François Vincentelli, Magali Lange, Cécile Fisera.
Costumes de Michel Dussarat.
Vidéo d’Olivier Simola.
Lumières de Jean-Pascal Pracht.
Son d’Emeric Renard
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Crédit photos © DR (portrait) © Pascal Gely (spectacle)

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