Hélène Viviès © Amandine Gaymard

Hélène Viviès , force vive de la fresque ouvrière de Fassbinder

AU TGP, Hélène Vivès reprend la lutte des classe et le chemin des planches pour la reprise de Huit heures ne font pas un jour de Fassbinder, mis en scène par Julie Deliquet.

Hélène Viviès © Amandine Gaymard

AU TGP – Centre dramatique national de Saint-Denis jusqu’au 9 octobre 2022, la comédienne, dont le jeu tout en nuance n’a d’égale que l’intensité de sa présence scénique, reprend la lutte des classe et le chemin des planches pour la reprise de Huit heures ne font pas un jour, adaptation de Julie Deliquet, de la toute première série écrite par Rainer Werner Fassbinder pour la télévision allemande. Lumineuse, troublante et profondément habitée, Hélène Viviès fait partie de ces artistes rares qui touchent d’un geste, d’une intonation, d’un mot. Rencontre.

Huit heures ne font pas un jour de Fassbinder - Mise en scène de Julie Deliquet © Pascal Victor

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ? 
Il me semble bien que c’était une pièce de Shakespeare, une sortie avec le collège au Theatre…peut-être, Le Songe d’une nuit d’été … oui ça doit être ça. 

Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ? 
Jacqueline Maillan.

Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne ? 
Heu… j’ai droit encore à Jacqueline Maillan …? Plus sérieusement, mon désir est né et a grandi au sein de l’ENSATT, j’avais passé le concours un peu par hasard, et c’est au contact de professeurs, de camarades, de soirées et nuits passées à imaginer, créer, répéter que tout s’est joué pour moi, oui je voulais passer ma vie à ça. 

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ? 
Roberto Zucco mis en scène par un camarade de promotion, Simon Deletang ! Suivre une vision, plonger dans la vision du metteur en scène, très forte, pas toujours la comprendre cette vision, mais c’est pas grave parce que sentir qu’on est ensemble, collectivement, pour créer un objet profondément singulier. 

Votre plus grand coup de cœur scénique ? 
Des coups de cœur scéniques, des actrices dont je suis amoureuse j’en ai trop… Là me revient d’un coup en mémoire La Mouette d’Arpad Schilling, je n’y avais pas repensé depuis 15 ans, c’est étrange. Pas de décors, une simple chaise, des acteurs incroyables et une émotion si vive. 

Quelles sont vos plus belles rencontres ? 
Alors pareil des rencontres belles et fortes j’ai eu la chance d’en vivre beaucoup, des rencontres qui m’ont fait grandir humainement et artistiquement alors si je devais n’en citer qu’une, ma plus belle, pour la comédienne, la lectrice, la femme, l’amie que je suis c’est Pauline Sales. Une femme merveilleuse. 

Huit heures ne font pas un jour de Fassbinder - Mise en scène de Julie Deliquet © Pascal Victor

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ? 
Peut être qu’il me déséquilibre au fond ce métier mais c’est pas désagréable. J’ai mon fils pour m’équilibrer. 

Qu’est-ce qui vous inspire ?
Sentir dans ma bouche les mille possibilités d’un texte. 

De quel ordre est votre rapport à la scène ? 
Mon rapport à la scène ? Quand on a beaucoup travaillé, qu’on s’est trompé beaucoup, qu’on a été ridicule suffisamment, qu’on a tenté et retenté… Tout ça en répétition…Alors la scène pendant 2 heures peut devenir sa propre maison et en même temps l’endroit du vertige , de tous les possibles… Et quand ça advient, c’est puissant à ressentir. 

À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ? 
Les jambes, les cuisses. 

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ? 
Des chorégraphes.

À quel projet fou aimeriez-vous participer ? 
J’aimerais danser, beaucoup. Allez hop, un solo de Danse ! 

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ? 
Impossible de répondre à cette question sans me sentir instantanément ridicule donc je vais faire l’impasse. 

Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

Huit heures ne font pas un jour de Rainer Werner Fassbinder
Épisodes 1 à 5

Création octobre 2021
TGP
59, boulevard Jules-Guesde
93 207 Saint-Denis Cedex
jusqu’au 9 octobre 2022
Durée 3h15 avec entracte

Mise en scène de Julie Deliquet
Avec Lina Alsayed, Julie André, Éric Charon, Évelyne Didi, Christian Drillaud, Olivier Faliez, Ambre Febvre, Zakariya Gouram, Brahim Koutari, Agnès Ramy, David Seigneur, Mikaël Treguer, Hélène Viviès et alternance Paula Achache, Stella Fabrizy Perrin, Nina Hammiche
Traduction de Laurent Muhleisen
Collaboration artistique – Pascale Fournier, Richard Sandra
Version scénique de Julie André, Julie Deliquet, Florence Seyvos
Scénographie de Julie Deliquet, Zoé Pautet
Lumière de Vyara Stefanova
Son de Pierre De Cintaz
Costumes de Julie Scobeltzine

Les œuvres de Rainer Werner Fassbinder sont représentées par L’ARCHE – agence théâtrale. L’intégralité́ des huit épisodes de l’œuvre Huit heures ne font pas un jour est publiée par L’ARCHE Éditeur,
www.arche-editeur.com © L’Arche, 2021. 

Crédit portrait © Amandine Gaymard
Crédit photos © Pascal Victor

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