Festival Cadences - © Claire Parise

Arcachon : le Festival Cadences prend un nouvel envol 

Depuis le 19 septembre, la 21e édition du Festival Cadences bat son plein. Ouvrant la saison culturelle du bassin d’Arcachon, la manifestation prend le large et investit de nouveaux lieux territoires en Gironde. Rencontre avec Benoît Dissaux

Festival Cadences - © Claire Parise

Depuis le 19 septembre, la 21e édition du Festival Cadences bat son plein. Ouvrant la saison culturelle du bassin d’Arcachon, la manifestation prend le large et investit de nouveaux lieux territoires en Gironde. Rencontre avec Benoît Dissaux, Directeur d’Arcachon Culture, Théâtre Olympia, Scène conventionnée d’Intérêt national Art en territoire pour la Danse. 

Comment est né le festival Cadences ? 

Benoît Dissaux : Le festival est né en 2002 lorsque le Festival du cinéma au féminin a quitté la ville. À cette époque le maire de la Ville, Yves Foulon, nouvellement élu, souhaitait créer un nouvel événement culturel d’envergure pour clore la saison estivale. C’est à ce moment-là que je suis arrivé, avec cette proposition en accord avec l’adjoint à la culture. 
À ce moment-là, il y avait peu d’événements dédiés à la danse sur le territoire, alors nous avons fait une première, à l’essai, avec Carolyn Carlson, les Ballets de Bordeaux Charles Jude, Hervé Koubi et Régis Obadia…. L’essai a été transformé, on a remporté l’adhésion du public mais aussi du Maire et de l’équipe municipale et ça fait 20 ans que ça dure ! 

Quelle est son essence ? 
Benoît Discaux © DR

Benoît Dissaux : Le cœur du festival c’est le désir de créer un véritable événement pour la danse dans la région. 
Au-delà c’est aussi une harmonie entre une ville balnéaire dans laquelle le corps est très présent, son paysage unique sur le bassin et l’art chorégraphique. C’est pourquoi nous avons, très vite, mis en place cette scène sur la plage, le théâtre de la mer, pour offrir un cadre unique aux artistes accueillis, capables de mettre en lumière les lignes des corps mais aussi d’ouvrir la danse à tous les publics. 
Car L’ADN de ce festival est d’être ouvert à toutes les esthétiques, toutes les danses pour remplir notre mission de diffusion. 

Comment s’inscrit-il dans le paysage culturel d’Arcachon ? 

Benoît Dissaux : C’est aujourd’hui l’événement le plus important de la ville, en termes de public et d’investissement, sachant que l’équipe municipale souhaite continuer à le développer à l’échelle du territoire, en y associant davantage de moyens. La démarche de labellisation engagée témoigne de ce souci, non seulement de mettre l’art chorégraphique au cœur de la programmation culturelle mais aussi d’amener la danse et les arts du mouvement de manière générale dans des lieux et des endroits où on ne les attend pas. 

Qu’en est-il du Théâtre Olympia, labellisé Scène conventionnée d’Intérêt national Art en territoire pour la Danse, que vous dirigez ? 
Wintereisse de Preljocaj © Jean-Claude Carbonne

Benoît Dissaux : Le théâtre est véritablement l’entité qui porte le Festival et c’est la même équipe qui est en charge de sa programmation et de sa production. Il accueille cette année 3 des 5 grandes soirées – Wintereisse des Ballets Preljocaj, Anopas de la compagnie Art Move Concept et La Leçon du Théâtre du Corps, Pietragalla-Dérouault- ainsi que les compagnies en répétition sur le plateau et dans les studios. 
Le point de départ de tout notre projet pour la danse, c’est le Festival mais l’idée est de pouvoir prolonger la collaboration étroite établie à cette occasion avec les lieux partenaires pour accentuer la diffusion sur le territoire tout au long de l’année. 

Comment faites-vous la programmation ? 

Benoît Dissaux : C’est un travail permanent qui se nourrit toute l’année de rencontres, de découvertes lors des répétitions et des créations, des projets défendus aussi dans les commissions Drac auxquelles j’assiste. 
Il s’appuie aussi sur la volonté de créer une complémentarité entre des têtes d’affiches essentielles pour parler à notre public local comme Angelin PreljocajMourad MerzoukiMarie-Claude Pietragalla … mais aussi des artistes qui comptent et qu’il est important de continuer à diffuser en France et à l’étranger comme Antonio Najarro qui a marqué la danse espagnole.
Enfin, particulièrement au Théâtre de la mer, nous veillons à rendre compte de l’actualité chorégraphique dans sa diversité avec des artistes confirmés et émergents pour donner envie au public d’aller plus loin. 
Sur les compagnies internationales, j’ai aussi l’habitude de travailler en bonne intelligence avec des partenaires comme la Biennale de la danse à Lyon ou Sadler’s Wells à Londres qui nous permet par exemple d’accueillir les Coréens d’Ambiguous Dance Company (nb : également programmés à la Villette du 7 au 9 avril 2023).

Quels sont les grands moments de cette édition ? 
La Leçon du Théâtre du Corps - © Pascal Elliott

Benoît Dissaux : Symboliquement ce sont les 8 scènes du territoire girondins mobilisées pour accueillir des spectacles dans le cadre de la nouvelle labellisation du Théâtre Olympia avec Andernos-les-Bains, La Teste de Buch, Biganos, Mios, Lacanau, Lège Cap-Ferret, Le Teich. 
Des premières sur le territoire français comme Body Concert Ambiguous Dance Company (découvert à la Villette), le jeudi 22 à 21h; ou  Querencia d’Antonio Najarro le vendredi 23 à 21h 
La création de la compagnie régionale Auguste Bienvenue, Monsieur vs+= madame, le vendredi 23 septembre à 19h à l’espace Lucien Mounaix à Biganos après son passage au Temps d’Aimer à Biarritz. 
La première de La Leçon du Théâtre du Corps Pietragalla-Derouault, le dimanche 25 septembre à 21h.
Mais aussi la barre donnée par Marie-Claude Pietragalla sur le front de mer à 11h le dimanche 25 septembre avant le bal maritime participatif orchestré par les équipes du Ballet du Nord de Sylvain Groud à 18h.
Et puis, des propositions atypiques comme Gandini Juggling au théâtre de la Mer samedi à 14h et la compagnie espagnole Maduixa qui danse sur des échasses.

Que peut on vous souhaiter pour l’avenir ? 

Benoît Dissaux : Que la volonté de l’institution de développer toujours davantage l’événement et la programmation sur le Grand Bassin se renforce. Nous avons déjà étendu par le passé la programmation jusqu’à Bordeaux, cette année nous sommes présents à Lacanau, entre le Médoc et l’Ocean avec le solo de Marie-Claude Pietragalla. Et davantage de temps, un ou deux jours de plus pour créer des respirations, répartir la programmation dans le temps et l’espace pour faire circuler les propositions artistiques.

Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore 

Festival Cadences 2022
jusqu’au 25 septembre 2022

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