Grégory Barco © VW

Grégrory Barco, artiste viscéral

Après avoir mis en scène La Guerre des Rose, Grégory Barco prépare pour la saison prochaine une adaptation de Black Comedy de Peter Shaffer.

Après avoir brillamment mis en scène La Guerre des Rose, d’après le film de Danny DeVito et basé sur le roman éponyme de Warren Adler, Grégory Barco prépare pour la saison prochaine une adaptation de Black Comedy, une Farce de Peter Shaffer. Metteur en scène du sensible, le comédien touche toujours juste avec une précision et une acuité troublante. De Nicole Calfan à Mathilda May, en passant Pascal Demolon, ce cofondateur de la  Cie de la Porte au Trèfle, avec Bertrand Dégremont, entraîne dans son sillage humaniste tous les artistes qui acceptent d’entrer dans son univers.

Noce de Lagarce. Mise en scène de Pierre Notte © Emmanuel Valentin

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ? 
Je suis issu d’une famille où la musique prenait une place énorme. Je me réveillais au son des Beatles, Deep Purple, les Stones, mais aussi Mike Brant. Les arts vivants n’ont jamais eu une vraie place dans mon éducation. Je me rappelle la première fois où je suis allé au théâtre avec le collège. Nous sommes allés à « la capitale » pour voir un Molière, je crois à la Comédie Italienne. C’est beaucoup plus tard que je me suis intéressé au théâtre. 

Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ? 
Ma réponse va être un peu bateau… Rien d’original. J’ai fait du théâtre au lycée, et dès la première représentation du Dindon, j’ai su que ma place était là, sur scène. 

Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienet metteur en scène ? 
Savoir que la scène était un espace de liberté pure. Pas de contraintes, ni tabous. 

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ? 
Le Dindon de Feydeau, que j’ai joué avec une troupe amateur à la bourse du travail de Calais. Je garde un souvenir incroyable des répétitions (mes partenaires étaient en majeur partie des profs!!!), c’est même cela qui me revient en tête en premier. Les représentations me semblent floues, juste ce souvenir de ce sentiment d’être là où je devais être.

Le Vol de Sonia Nemirovsky mise en scène Bertrand Dégremont, Lucernaire. Cie de la Porte au trèfle © 2011LoPAT

Votre plus grand coup de cœur scénique ? 
Mon plus grand coup de cœur reste, à ce jour, L’apocalypse Joyeuse d’Olivier Py. Un spectacle de 9 h, que j’ai dû voir 4 ou 5 fois. Une épopée incroyable qui reste gravée. Ma découverte de Marcial Di Fonzo Bo, de Sissi Duparc, et de Michel Fau ! Bref, un voyage incroyable pour le jeune acteur que j’étais, et qui ne rêvait que d’une chose: être à leur place. J’ai même écrit une lettre à Olivier Py pour lui raconter ce que j’avais vécu avec son spectacle et mon envie de bosser avec lui….sans retour à ce jour, 21 ans après ! (fingers crossed !)

Quelles sont vos plus belles rencontres ? 
Bertrand Degrémont, qui m’a toujours soutenu, encouragé, et sorti de mes périodes de doutes. Nous travaillons beaucoup ensemble, et c’est que du bonheur. Un acteur toujours en travail, toujours juste, et un metteur en scène incroyable. Plus récemment, Amandine Sroussi, mon binôme, et Pascal Demolon, mon acteur fétiche. Je souhaite à tous, de travailler avec ces 3 personnes-là.

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ? 
Je ne sais pas en quoi il est essentiel à mon équilibre. Tout ce que je sais, c’est que 1 an de fermeture de théâtre me prive de ce qui fait sens dans ma vie. J’ai beau écrire, rien ne remplace cette adrénaline de la scène, rien ne comble ce vide de ne plus ressentir cette énergie, ce frisson de la scène. Ma place est là-bas, et je ne peux y être, comme lorsqu’on veut serrer dans ses bras la personne aimée, mais qu’elle n’est pas là.

Qu’est-ce qui vous inspire ? 
Je travaille beaucoup en musique. Elle m’oriente, m’ouvre l’imaginaire. Et c’est aussi bien de Cat Stevens (Yusuf), que du Britney Spears!

De quel ordre est votre rapport à la scène ? 
Un lieu de plaisir, de recherche et de liberté.

À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ? 
Alors là…. Je ne sais pas quoi répondre sans forcément faire ma caricature d’artiste. C’est un besoin vital, c’est tout.

Adriana d' Amin Maalouf. Mise en scène de Grégory Barco. © Grégory Barco

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ? 
Dominique Blanc. Dominique Blanc. Dominique Blanc.

À quel projet fou aimeriez-vous participer ? 
J’adorerais faire une comédie musicale, mais pour le bien-être auditif de tous, je ne ferais que la mettre en scène s’il fallait que j’y attèle.

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ? 
Un Caravage.

Olivier Fregaville-Gratian d’Amore

Adriana d’Amin Maalouf. Mise en scène de Grégory Barco
Festival d’ Avignon le OFF

Louise de et mis en scène par Grégory Barco
Festival d’Avignon Le OFF
Théâtre de l’arrache-cœur

Noce de Jean-Luc Lagarce, Mise en scène de Pierre Notte
Théâtre du Lucernaire

Crédit photos © VW, © Emmanuel Valentin, © 2011LoPAT et © Grégory Barco

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