Jean-Michel Ribes. Rond_Point. © Giovanni Cittadini Cesi

Des Nouvelles du Rond-Point

Avec l’événement Le Rond-Point dans le Jardin, Jean-Michel Ribes célèbre le retour à la vie théâtrale.

Avec l’événement Le Rond-Point dans le Jardin, Jean-Michel Ribes célèbre le retour à la vie théâtrale. De nombreux artistes viendront jouer, chanter, lire des textes, danser, et surtout « planter leurs mauvaises graines de la culture pour que repoussent les herbes folles de la joie, d’un rire qui résiste à tous les virus comme aux idées confinées. » Que la fête commence !

Quand avez-vous imaginé ce jardin extraordinaire ?
Jean-Michel Ribes. Le Rond_Point dans le Jardin. © Giovanni Cittadini Cesi

Jean-Michel Ribes : Dès le début du confinement ! J’ai eu le pressentiment que l’on pouvait faire quelque chose. Le théâtre étant entouré de jardins, je me suis dit qu’il fallait s’en servir. C’est en regardant l’arrière du théâtre, qui est très beau, avec ce portique qui en était autrefois l’entrée (du théâtre), que j’ai su où poser le tréteau, qui représente une sorte de retour aux sources. J’ai décidé que les spectacles se donneront de 18h30 à 19h30, heure où l’on joue d’habitude à l’intérieur en première partie de soirée. On démarre le 8 septembre à la douceur de l’été indien. En Souhaitant qu’il soit avant tout un été, où du moins qu’il en reste quelque chose. 

Vous ne craignez pas que l’automne pointe son nez ?

Jean-Michel Ribes : Non, non ! J’ai téléphoné à la météo, à tout le monde, pour m’assurer que cela se passerait bien. Ils ont dit que tout irait bien. Ils ont intérêt à ? ce qu’il en soit ainsi, sinon je fais un procès !

Comment avez-vous conçu la programmation ?
Pierre Arditi lit ce qu'il aime. Jean-Michel Ribes. Rond_Point. © Giovanni Cittadini Cesi

Jean-Michel Ribes : J’ai appelé mes amis ! Ils ont répondu oui très vite. J’ai été très surpris, très heureux, très touché, par leur adhésion immédiate au projet. Non seulement, ils avaient envie de jouer, de faire des trucs, de retrouver l’échange avec un public, mais c’était aussi par solidarité avec le Rond-Point. Ce sont tous des artistes. Cela va de François Morel à Marie Payen, en passant par Daniel PennacPierre ArditiMathieu MadenianChristophe Alévêque… Cela m’a fait chaud au cœur. Ensuite, j’ai décidé aussi que ces spectacles seront gratuits. Je pense que l’on va pouvoir avoir 100 personnes assises. Comme cela sera sonorisé, les passants, les curieux, ceux qui resteront derrière les barrières, pourront entendre. Ce sera vraiment du spectacle, avec du théâtre, des lectures, des chanteurs, danseurs, magiciens. On garde l’aspect ludique, audacieux et surtout joyeux.

Et très éclectique, car il y en a pour tous les goûts, tous les âges. Le brassage des générations, c’est important pour l’avenir du théâtre ?

Jean-Michel Ribes : Oui, mais vous savez, le public du Rond-Point se compose, d’un peu plus de 35 % de jeunes, ce qui est beaucoup, près de 30 % de gens d’âge moyen, et puis le reste de gens plus âgés. C’est un poncif de le dire, mais la jeunesse est une chose qui souvent ne se perd pas avec l’âge. Curieusement, parfois, le jeune âge est plus vieux que l’âge avancé. « La tragédie quand on est vieux c’est d’être toujours jeune ». Beaucoup de gens le sont, cela se voit. Je me suis aperçu que souvent les spectacles les plus audacieux, les plus iconoclastes, qui sortent de la route, qui sautent dans le vide, ce sont des gens plus adultes, plus âgés qui sont fans de cela. 

Vous disiez que les amis ont tous répondu présent, ce qui rappelle que le théâtre est aussi une famille ?
Agnès Hurstel. Avec ma bouche.Jean-Michel Ribes. Rond_Point. © Giovanni Cittadini Cesi

Jean-Michel Ribes : Oui, avec ce qui va avec la famille, les détestations, les haines, les jalousies… Mais ici, ce n’est pas tant une famille, c’est surtout l’amitié qui a joué. En échos à ceci, il y a aussi les spectateurs et j’ai été très touché par leur réaction. On a dû annuler tous nos spectacles de mars, avril, mai et juin, et bien, presque 75 % du public, n’a pas voulu se faire rembourser par solidarité avec nous. Et on n’avait rien demandé. 

C’est pour cela que vous leur offrez cette fête de la rentrée ?

Jean-Michel Ribes : Je l’avais décidé avant de savoir qu’ils auraient cette belle attitude, mais c’est un peu ça. C’est une sorte de réponse à Macron qui nous a demandés, à nous les artistes, d’inventer. Ce qui était très gentil de sa part puisque ce n’est pas du tout ce que l’on fait depuis que l’on est né. Alors voilà, j’ai inventé ça. 

Et pour la rentrée, le théâtre ouvre ses portes avec quels spectacles ?
Noire de Tania de Montaigne. Jean-Michel Ribes. Rond_Point. © Giovanni Cittadini Cesi

Jean-Michel Ribes : Il y a pas mal de choses. On a trois spectacles, Noire de Tiana de Montaigne, Mon dîner avec Winston d’Hervé Le Tellier de et La visite d’Anne Berest, qu’on reprend parce que cela a été décapité au bout de très peu de représentations. Ce sont plus des continuations que des reprises ! Puis il y aura une création, Exécuteur 14 d’Adel Hakim avec Swann Arlaud et mis en scène par Tatiana Vialle

Et votre pièce Kadoc part en tournée…

Jean-Michel Ribes : Très prochainement, si Dieu le veut, mais il semble le vouloir pour l’instant ! Elle tourne jusqu’à mi-janvier puis revient ici pour deux semaines. Et puis, il y a un projet qui m’est tombé dessus et me ravi. A la fin du confinement, beaucoup de gens, des journalistes et autres, s’apercevant que ce qui avait manqué le plus aux Français avait été les bistrots, ont contacté Jean-Marie Gourio. Du coup, on a décidé de repartir et d’offrir un dernier tour de brèves de comptoir. Cette « Tournée générale ! » s’installera au théâtre de l’Atelier à partir du 2 mars.

Entretien réalisé par Marie-Céline Nivière

Le Rond-Point dans le jardin
Théâtre du Rond-Point
2Bis Avenue Franklin Delano Roosevelt
75008 Paris

Crédit photos © Giovanni Cittadini Cesi

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