Affiche du film Lucy de Luc Besson

Lucy ou Recherche Luc Besson désespérément

Avec Lucy, Luc Besson fait son retour derrière la caméra.

Mais où s’est perdue Scarlett ?

Il y a de cela bien longtemps, il existait un réalisateur français porteur d’espoir. Son credo faire du cinéma autrement. Il s’appelait Luc Besson. Après une plongée surprenante et originale dans l’univers du métro parisien avec le prometteur Subway, il marquera des générations entières avec Le Grand Bleu, Léon et Nikita. S’enchaineront quelques films de genre, à l’instar du Cinquième élément… Mais voilà,très vite à la fin des années 90, le lien est brisé… Les muses disparues… L’inspiration envolée… Des spectateurs errants dans les salles obscures dans l’attente du grand retour sans cesse repoussé … Le désamour entre la critique et l’homme de cinéma consommé…Besson serait-il perdu à jamais, englouti par le cinéma marketing ?

Lucy de Luc Besson

Une lueur d’espoir renait avec l’annonce du nouvel opus du réalisateur. A l’affiche, rien moins que Scarlett Johansson, l’incarnation absolue de la féminité et du glamour, une histoire palpitante autour de la connaissance, du savoir et de nos capacités cérébrales;  de quoi redonner foi aux fans et définitivement mettre K.O les détracteurs.

L’envie de retrouver Luc Besson se fait plus pressante pendant que la bande-annonce fait rêver en présentant certainement les meilleurs moments du film. Billet en main, installé confortablement dans une salle obscure, prêt pour 1h24 de pur bonheur… les lumières s’éteignent et là, dès les premières images… c’est le drame.

Un doute … est ce bien la bonne salle ? Entre La Guerre du feu, 2001, Odyssée de l’espace ou Les Dieux sont tombés sur la tête, tout semble emprunter à d’autres films, d’autres cinéastes. Qu’a voulu faire Luc Besson ? Une parabole sur l’existence, sur notre société coincée entre obscurantisme et scientisme. Un film d’action, de science fiction ou de philosophie de comptoir… Rien n’est moins sur, tellement on nous sert un salmigondis d’images saupoudré de pontifiants verbiages dans un enchaînement de plans sans queue ni tête.

Passons sur les incohérences scientifiques, après tout c’est une fiction… il est plus difficile de faire abstraction d’une histoire incohérente et invraisemblable. En voulant absolument expliquer sa démarche à coup d’images et de commentaires scientifiques, le réalisateur coupe sa narration déjà chaotique pour la rendre totalement incompréhensible.
Ce dernier Besson est malheureusement un naufrage, où surnagent tant bien que mal les acteurs. Incarnation de la quintessence de la femme du XXIème siècle, Scarlett Johansson essaie tant bien que mal à faire le pont entre Lucy, la première femme et Lucy son double moderne.

Malheureusement le rôle est loin d’être à la hauteur de son talent. Elle est presque plus présente dans Her de Spike Jonze où l’on n’entend que sa voix. Bien que court, le film laisse une impression d’ennui et de lenteur. on en sort lessivé, dépité, attristé… à éviter en espérant retrouver le Besson de notre adolescence lors de notre prochain rendez-vous cinématographique avec lui…

Par Olivier Fregaville-Gratian d’Amore

Crédit photos © Europacorp

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