La silhouette est gracile, fragile, douce et pourtant si voluptueuse. La voix est enfantine, cristalline, mais avec des intonations profondes et graves. Les tissus sont plumes, tulles, organza, puis fourrure. La mélodie est légère, aérienne tout autant qu’envoûtante. Les mots forment une mélodie onirique, une ode à la femme, à ses forces et à ses faiblesses. Hypnotisé par l’étonnante et féérique beauté visuelle, bercé par l’assemblage poétique et baudelairien des
Quel délice que cette plongée dans l’atmosphère perverse et diabolique d’un intérieur « so british »… En adaptant The servant, de Robin Maugham, Thierry Harcourt prend un malin plaisir à conter ce troublant échange des rôles entre maître et serviteur. Evitant la comparaison avec le film éponyme de Joseph Losey, il signe un huis-clos sombre, drôle, inquiétant et fascinant, à l’issu inattendue. La mise en scène fluide et sobre, les
Loin des velléités profondément satiriques et cyniques du roman fleuve d’Octave Mirbeau, Philippe Honoré signe une adaptation légère, écourtée et décalée du Journal d’une femme de chambre. Si le texte gagne en modernité, il perd un peu en fluidité. Le jeu malicieux et savoureux de Florence Le Corre-Person fait très vite oublier ses petites imperfections, tant elle compose avec malice une galerie de personnages pittoresques allant de la soubrette indocile
En utilisant l’aérobic et le fitness comme matières premières de sa chorégraphie, Paula Rosolen construit un spectacle dynamique, drôle, décalé et haut en couleur. Lauréate du prestigieux concours « Danse Elargie », la jeune allemande s’amuse des codes et des images désuètes véhiculés par le sport en salle. Bien que caustique, son regard reste empli de tendresse. Embarqués dans son univers qui augure une belle prestation, la redondance des scènes
Les murs du théâtre du châtelet tremblent à l’unisson d’une salle qui applaudit à tout rompre. Le spectacle vient de se terminer. Le public ébaudi, conquis, fait un triomphe à l’Alvin Ailey American Dance Theater. Et c’est ainsi tous les soirs. Il faut dire que la compagnie américaine, qui vient pour la quatrième fois à Paris pour célébrer les Etés de la Danse, se jette à cœur et à corps
Dans le salon rose bonbon de Thérèse, les femmes sont reines. Libres de toutes contraintes, elles babillent pour oublier le quotidien, la maladie, leur mari. L’atmosphère est légère. Le bon mot à l’honneur, la bonne humeur de rigueur. Les vicissitudes de la vie sont laissées à la porte. Mais derrière les masques et l’humour potache se dessinent des portraits de femmes complexes et torturées, campées par des comédiennes de talent
Côté jardin, sur le mur de la façade jaune ocre de l’hôtel Salé qui abrite l’actuel musée Picasso, une silhouette sèche, noire, longiligne, se détache. Au son de la ville, au cri des oiseaux, elle virevolte, tourbillonne, pirouette, dérape et évolue avec une légèreté toute aérienne. Les mouvements fluides puis saccadés rythment cette danse, cette parade amoureuse entre Israel Galván et son public. L’instant semble irréel, suspendu. Les gorges se
Que se cache-t-il derrière les masques de la bienséance et de la politesse ? Notre sombre humanité répond l’auteur du Prince travesti. Quand la politique vient perturber les rapports humains, il ne reste plus grand chose des belles âmes laminées, détruites par l’attrait du pouvoir. C’est cette noirceur que capture avec ingéniosité et malice Daniel Mesguich. En s’appuyant sur le jeu de comédiens talentueux – Sarah et William Mesguich en
En enchevêtrant les histoires d’amour de deux femmes à cent ans d’écart, Valérie Perronet signe une pièce délicate, émouvante, d’une rare intensité. Porté par le jeu tout en nuances de l’exquise et touchante Françoise Cadol, qui révèle avec véracité les sentiments et fait vibrer les mots, ce tourbillon déchainé et passionnel nous entraîne dans les méandres de la carte du tendre. Emporté par l’ivresse de ces deux cœurs enflammés, séduit
En s’interrogeant sur la norme sociale, ses limites, ses codes et ses convenances, Fabio Marra signe une pièce intimiste, émouvante et juste. Jamais dans le jugement, il aborde avec beaucoup de tendresse le sujet complexe du handicap. La présence lumineuse de Catherine Arditi l’emporte, là où la mise en scène achoppe. Son jeu viscéral bouleverse, quand celui des deux autres comédiens est parfois trop appuyé. Sur le fil, on est séduit