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Nos Lendemains : L’amour comme un Jukebox 

Au Théâtre de l’Optimist à Avignon, Lisa Chevallier signe une comédie romantique pas tout à fait comme les autres. Si elle s’empare avec jubilation des codes du genre, c’est pour mieux les détourner et retracer avec une sélection de tubes emblématiques, plus de cinquante ans d’histoire.

Seul sur scène, Christian, dit « Tianou », joue dans sa chambre d’ado. Après avoir vu en direct, sur la télé du salon, le premier homme poser le pied sur la Lune, il se rêve déjà astronaute. Rejoint par sa meilleure amie, Annie, dite « Nini », ils parlent de leurs vies, de leurs aspirations. Lui a la tête dans les étoiles, elle a déjà une conscience politique bien affûtée. Entre eux, c’est électrique. Sous les chamailleries affleure une tendresse débordante, prête à jaillir et les entraîner dans le tumulte d’une vie à deux, faite de hauts et de bas, de drames et de joies.

Drôle de vie 
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À la manière d’un jukebox, Lisa Chevallier enchaîne les extraits de chansons – placés dans un ordre chronologique – et les grands moments historiques : la loi Veil, l’élection de Mitterrand, la victoire des Bleus en 1998, les attentats du Bataclan, le Covid… Elle croque, par tranches de vie, le parcours d’un couple sur plus de cinq décennies d’amour.

Jouant habilement avec les mots, les paroles de chansons, et confrontant les rapports amoureux aux bascules de l’Histoire, elle dresse un joli portrait d’époque, entre espoirs et désillusions, des lendemains qui chantent à ceux qui déchantent, de l’élection de Mitterrand à la montée de l’extrême droite.

Les gens qui s’aiment

Ce qui frappe, au-delà de l’humour et de la tendresse, c’est la sincérité du propos. Rien n’est forcé, tout sonne juste. La complicité évidente entre les deux comédiens – Lisa Chevallier elle-même et le facétieux, clownesque et ténébreux Rémi Bourdeau – donne à cette chronique amoureuse une humanité touchante.

La mise en scène de Tania Tsikounas, sobre et précise, souligne juste ce qu’il faut de cette matière feuilletonesque, sans jamais l’alourdir ni en surligner les effets. Elle laisse l’espace aux interprètes, à l’émotion, aux souvenirs partagés entre fiction et mémoire collective.

La ballade des gens heureux 

Et puis, sans s’en rendre compte, on se surprend à fredonner les chansons. De Laisse moi t’aimer de Mike Brandt à Libérée, délivrée, la chanson phare de La Reine des neiges, en passant par Imagine de John Lennon, Thriller de Mickael Jackson ou encore Je te donne de Jean-Jacques Goldman. Comme une bande-son de nos propres vies, qui fait surgir l’intime à travers le collectif.


Nos Lendemains de Lisa Chevallier
Théâtre de l’Optimist Festival Off Avignon
du 4 au 26 juillet  relâche les 9, 16, 23 juillet
à 10h30
durée : 1h15

Mise en scène de Tania Tsikounas
Avec Lisa Chevallier et Rémi Bourdeau
Régie – Aurélie Perrin

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