Sous l’égide de Mayenne Culture, présidé par Benoît Lion et dirigé par Arnaud Hamelin, ce festival a la particularité de présenter des spectacles dans des lieux appartenant au patrimoine. Depuis plus d’une trentaine d’années, Les Nuits de la Mayenne sont devenues l’événement incontournable de la région.
Les communes mises à l’honneur
Quand elle nous présente la programmation de cette édition, Coralie Cavan nous prévient que cette année, malgré les coupes budgétaires, celle-ci s’étalera sur « quatorze communes, dont neuf petites, très rurales ». Elle promet de belles découvertes de sites comme le Moulin du Bas Coudray, le Domaine de Mauvinet, l’ancienne gare de Commer, la Ferme La Barberie. Les deux autres sites sont permanents : le Château de Saint-Suzanne, qui accueille Naïs pour la clôture et le théâtre Antique de Jublains avec Les petits plats dans les Grands, sont au rendez-vous.
Au programme cette année, dix spectacles pour vingt-cinq représentations. Car, et c’est une petite nouveauté, Album de Famille de la Cie du Sans-Soucis, Blanche de la Cie Hecho en casa, Come Bach de la Cie Le Renard et Bel-Ami de la Cie Les joues rouges joueront deux fois dans des lieux différents.
Un avant-goût
Autre nouveauté, Les nuits de la Mayenne ont offert en juin un prélude au festival. Une idée mise en place pour les célébrations du cinquantenaire, avec Le Petit Prince. Ce principe devient un rendez-vous permanent. C’est ainsi que nous avons pris le train pour un aller-retour Paris-Laval, fin juin, pour assister à Strates du collectif social club. Le voyage valait le déplacement.
Ce collectif, implanté en Mayenne, se présente comme un « écosystème artistique et culturel ». Cette structure recouvre des disciplines artistiques variées : musique, art visuel, théâtre, scénographie. Elle est souvent sollicitée par différents acteurs culturels, économiques et sociaux, pour des créations spécifiques. C’est ainsi que la fromagerie Vaubernier, dirigée par Catherine Drezen, a rejoint le Festival.
Pour une expérience atypique
Ce lieu est, depuis 1912, une institution industrielle de la région. C’est ici qu’est fabriqué le camembert de marque Le Bon mayennais. Jérémy Frère et Cyril Coupé ont investi les lieux quelques jours en amont pour interroger le personnel. En partant de leurs récits, ils ont fait une création sur mesure, où se mêlent bribes de vie et musique.
Cette performance unique se déroule, casque sur les oreilles, en déambulation dans le bâtiment. On se promène sur des passerelles d’où l’on aperçoit les salles d’égouttage et de démoulage. On peut observer le travail et cela résonne avec ce qui est raconté dans le casque. Jérémy Frère et Cyril Coupé ont mis en valeur les femmes. Celles-ci racontent leur attachement à leur société, leur quotidien et cette répétition des gestes. L’accompagnement sonore et musical est conçu pour immerger le visiteur-spectateur dans cette ambiance. Le résultat est remarquable.
Les nuits de la Mayenne
Du 16 juillet au 6 août.