Transférer l’histoire de l’opéra-bouffe de Jacques Offenbach sur le tournage d’un feuilleton télévisé est le pari osé et réussi du Théâtre du Petit Monde. La Belle Hélène, créée en 1864, était déjà une œuvre parodique contre Napoléon III et les mœurs de son époque. En s’inspirant de ce qu’il y a eu de plus stupide dans la création télévisuelle dans les années 1990, le soap opera en toile de fond est loin d’être inepte. La mise en scène gaguesque et rythmée de Nicolas Rigas fonctionne très bien.
Hélène, elle s’appelle Hélène

Tout tourne autour d’Hélène, une vedette capricieuse incarnée par l’exquise Christine Tocci. Les scénaristes ont déjà écrit pour elle La Belle Hélène et Louis XIV puis La Belle Hélène et le Führer. Pour ces nouvelles aventures, un peu en panne d’inspiration, ils la renvoient à son pays origine, la Grèce Antique. Le titre sera La Belle Hélène et les garçons, qui ne sont autres que Ménélas, Pâris et Agamemnon.
Mais rien ne va plus, les réalisateurs ont tous fui le projet, un novice du nom de Stéphane Spielberg (cocasse Martin Loizillon) prend la relève. La star tombe amoureuse du jeune premier venu de Los Angeles (formidable Christophe Poncet de Solages). Elle met en place des stratagèmes pour se débarrasser de son époux grassouillet qui joue Ménélas (impayable Salvatore Ingoglia). L’acteur jouant Agamemnon cabotine (inénarrable Nicolas Rigas). L’assistante (impressionnante Mylène Bourbeau) perd patience et le régisseur (ineffable Christophe Auzolles) fait ce qu’il peut.
Dans la pure tradition des cabarets
Le livret n’est pas celui d’origine, signé Meilhac et Halevy. Martin Loizillon s’est donné à cœur joie de le détourner. Il aurait pu peaufiner un peu plus, mais cela fonctionne tout de même. En tout cas, la musique d’Offenbach, si joyeuse, est bien là, jouée au piano en direct. La qualité vocale des interprètes est remarquable, ils nous transportent dans cette histoire loufoque.
La Belle Hélène et les garçons de Martin Loizillon d’après Offenbach
Le Mois Molière Avignon – Festival Off Avignon
Du 5 au 24 juillet 2024 à 20h30, relâche vendredi
Durée 2h.
Mise en scène Nicolas Rigas
Avec Nicolas Rigas, Christine Tocci, Salvatore Ingoglia, Mylène Bourbeau, Christophe Poncet de Solages, Martin Loizillon, Christophe Auzolles.
Musique Ruta Lenciauskaite (en alternance).