Marguerite Gourgue © DR
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Marguerite Gourgue, une dame de cœur s’en est allée

Elle avait repris la direction du théâtre La Bruyère en 2008, succédant ainsi à Stéphan Meldegg. Après quinze années au service de ce lieu mythique, elle avait passé la main à la famille Houdinière. L’annonce de son décès vient de frapper toute la profession.

C’est par les réseaux sociaux que la triste nouvelle est tombée, laissant le monde du théâtre abasourdi. Puis quelques heures plus tard, le Syndicat National du Théâtre Privé, suivie de l’équipe de Théâtre Actuel qui officie maintenant à la tête du théâtre de la Bruyère qui lui fut si cher, ont officialisé l’annonce de sa disparition. Marguerite Gourgue est décédée au Vietnam, alors qu’elle naviguait sur le Mékong ! Presque comme dans un roman de Marguerite Duras.

Marguerite Gourgue - Là-bas de l'autre côté de la mer © Fabienne Rappeneau
Toute l’équipe de Là-bas de l’autre côté de la mer © Fabienne Rappeneau, collection privé de Xavier Lemaire

Toutes les deux avaient en commun le prénom, l’exil et les rondeurs. Marguerite Gourgue était une pied-noir d’Algérie. Elle n’était pas nostalgique, mais elle n’en demeurait pas moins attachée à ce passé. C’est pour cette raison qu’elle avait tenu à accueillir le spectacle de Xavier Lemaire et Pierre-Olivier Scotto, Là-bas, de l’autre côté de la mer. Elle était fière de donner la parole à cette période de notre histoire encore douloureuse.

Marguerite Gourgue © Marilu prod
Marguerite Gourgue, Christophe Segura et Isabelle Moulin © Marilu prod

Certains, comme Les 39 marches, adapté par Éric Métayer, On ne se mentira jamais d’Éric Assous, Les Cavaliers de Kessel et Éric Bouvron, Chance ! d’Hervé Devolder, ont été récompensés par des Molières. Ajoutant ainsi dans la vitrine de son théâtre, déjà très fournie, la fameuse statuette. Même si elle avait quitté la direction de son théâtre, elle continuait à accompagner des spectacles, avec d’autres producteurs comme Christophe Segura et Jean-Claude Lande. Elle savait recevoir. On se souviendra de la somptueuse fête qu’elle avait organisée avec Thomas Le Douarec pour les cent ans de René de Obaldia, de son sourire timide lorsqu’elle nous accueillait les soirs de générales. Nos conversations vont nous manquer. On pense aujourd’hui à Isabelle, à sa famille, à ses proches et à tous ceux qui ont eu la joie de la côtoyer. Au revoir, Madame, et merci pour tout.

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