Rosemary Lovelace © Irina Sovkine
Rosemary Lovelace © Irina Sovkine
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Coup de pouce à l’inénarrable Rosemary Lovelace

En haut de la butte Montmartre, au Théâtre Montmartre Galabru, Rosemary Lovelace se donne en spectacle.

Rosemary Lovelace © Irina Sovkine

Avec son manteau en fausse fourrure blanc hermine, sa chevelure peroxydée tirant sur le rose, son maquillage, un peu forcé, cette « chose » est en passe de devenir une des silhouettes immanquables de Montmartre. Cet être au caractère bien trempé possède, comme on le dit dans le quartier, une gueule et de la gouaille. Mais qui est-elle ?

Rosemary Lovelace est une rivale acharnée de la prolifique Barbara Cartland. En ce moment, la reine frenchy du roman à l’eau de rose est en perte d’aspiration. La presse est même prête à l’enterrer. Mais elle n’a pas dit son dernier mot ! D’où l’idée de nous convier dans son salon mausolée et d’écrire devant nous, en direct live, sa nouvelle création. Ce sera comme d’habitude l’histoire d’une oie blanche à la recherche du grand amour. Comme cela fait 548e fois qu’elle écrit la même histoire, il lui faut trouver des petites nouveautés. Et si, l’air de rien, la vieille rosse s’y dévoilait un peu ?

Un spectacle haut en couleur

À la base, il y avait l’envie d’un tour de chant autour d’un répertoire des années 1920-1930, avec des petites pépites. Marie Charlet en parle à Frantz Morel À L’Huissier qui saisit l’occasion pour créer cette créature improbable et cette histoire impayable. Il fallait au moins ça pour accompagner les chansons, auxquelles ils ont rajouté celles de Vian, Trenet, Lapointe et Dalida. Les deux comparses ont également, pour la bonne tenue narrative, modifié parfois un ou deux couplets. Le texte a de la tenue et nous arrache souvent de grands éclats de rire.

Frantz Morel À L’huissier n’y est pas allé de main morte pour transposer l’univers de cette insupportable vieille dame indigne. Sa mise en scène déborde d’accessoires, de trouvailles scéniques et de gags finement distillés. N’ayant peur de rien et y prenant beaucoup de plaisir, Marie Charlet se donne à fond, de tout son cœur et de tout son talent. Et puis elle n’est pas toute seule. Car Rosemary ne serait rien sans souffre-douleur à martyriser. Dans le rôle de Thérèse, véritable couteau suisse à toute épreuve, on trouve l’ineffable Anne Cadilhac, pianiste et chanteuse talentueuse. Le duo, très complice, fonctionne à merveille. Ce divertissement délicieux et irrévérencieux vous réveille un lundi soir !

Marie-Céline Nivière

Rosemary Lovelace fait ça devant tout le monde ! Théâtre musical conçu par Marie Charlet et Frantz Morel À L’huissier.
La divine comédie
2 Rue Saulnier
75009 Paris.
Du 8 janvier au 29 avril 2024.
Durée 1h10.

Théâtre Montmartre Galabru
4, rue de l’Armée d’Orient
75018 Paris.
Reprise à partir du 18 septembre jusqu’au 18 décembre 2023.
Les lundis à 19h30.
Durée 1h10.

Mise en scène de Frantz Morel À L’huissier.
Avec Marie Charlet et Anne Cadilhac.
Mise en corps par Philippe Bonhommeau.
Arrangement musical d’Emmanuel Dubus.
Scénographie d’Agathe de Louvigny.
Lumières d’Elsa Leforestier.
Perruque Gérard Morel A L’huissier.
Création maquillage Émeline Olivier.

Crédit photo © Irina Sovkine

Rosemary Lovelace © mrmlesmaudits
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