Romain Bernini © Edouard Richard / MAIF

Romain Bernini, portraitiste de la nature

Au Maif Social Club, à l'occasion de l'exposition Chant des forêts, imaginée par Florent Héridel, Romain Bernini présente trois œuvres qui magnifient par des couleurs pastels le monde du vivant.

Romain Bernini © Edouard Richard / MAIF

Au Maif Social Club, à l’occasion de l’exposition Chant des forêts, imaginée par Florent Héridel, le plasticien parisien présente trois œuvres qui magnifient par des couleurs pastels le monde du vivant. Se nourrissant de différents courants artistiques, allant du Color Field aux Arts Premiers en passant par un syncrétisme psychédélique, Romain Bernini invite à une réflexion profonde et apaisée sur nos liens avec la nature.

Quel est votre parcours ?

Romain Bernini : J’ai suivi un parcours universitaire plutôt théorique en Arts-Plastiques, Esthétique et Sciences de l’art à la Sorbonne. Il n’y avait pas d’ateliers ni d’enseignements de la peinture, une discipline qui était très mal vue à l’époque, jugée moribonde et réactionnaire : je suis donc autodidacte dans ce domaine.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Thomas Bernini - Maif Social Club  © Denis Meyer/ MAIF

Romain Bernini : Mes sources d’inspiration sont assez larges. Le principe récurrent en est l’extase. Celle-ci se retrouve dans l’ouverture à l’autre différent, l’émancipation, le métissage et le croisement des cultures, les rituels, les danses. J’entends par l’autre, aussi évidemment : l’animal, le végétal, tout ce qui fait le monde. L’impulsion de départ d’un tableau ou d’une série de tableaux est chaque fois différente, ce peut être un livre, un disque, une image, une expérience vécue, un accord de couleur ou encore une intuition. Ces derniers temps, ce sont les écrits d’Edouard Glissant, une conférence de Bruno Latour, le disque Jambu sur Analog Africa et les tableaux de Per Kirkeby qui ont été les éléments favorisant l’avènement des dernières peintures.

Trois tableaux sont exposés au MAIF Social Club, consacrés aux arbres que vous magnifiez par une palette de couleurs pastel et vives à la fois. Comment est né votre intérêt pour la nature ?

Romain Bernini : Depuis tout petit, j’ai une passion et une grande empathie pour l’ensemble du vivant. La nature est une source inépuisable de formes, de couleurs et de récits. Je trouve particulièrement intéressant ce moment dans l’histoire des images où peindre un arbre n’est plus seulement un enjeu esthétique avec des questionnements décorrélés de la réalité, mais peut-être un geste plus politique que l’on ne le pense. Les couleurs criardes et non-naturalistes que j’utilise sont aussi là pour évoquer cette nouvelle dimension. 

Pourquoi utiliser le format du portrait dans cette série ? 

Romain Bernini : Ma volonté était justement de faire des portraits d’arbres et non pas des tableaux de paysages. La verticalité et la monumentalité du format se sont ainsi imposées, il fallait que le visiteur soit dépassé par ce qu’il voit, comme on peut l’être tout simplement devant un arbre. À l’inverse du cinéma, de la télévision ou de l’écran d’ordinateur, le format vertical évoque celui de la fenêtre, ou de la porte. C’est pour moi une ouverture sur un lieu, un ailleurs, c’est la promesse d’une aventure, d’un voyage.

 Pour vous, en quoi l’exposition Chant des forêts est importante et quel est votre lien avec Coal ? 
Thomas Bernini - Maif Social Club  © Denis Meyer/ MAIF

Romain Bernini : L’exposition Le Chant de Forêts est importante, car elle place au cœur de la ville les questions essentielles que nous devons nous poser urgemment pour continuer à vivre sur cette planète. Il y a une transversalité dans cette exposition qui me touche particulièrement et qui correspond tout à fait aux nouvelles façons de penser l’écologie par le biais des sciences, du droit, de la philosophie, de l’esthétique, de l’économie, de l’éthique, etc. Je pense que cette exposition rend compte de manière particulièrement intelligente toutes ces forces en présence, cette multitude d’humains pour qui cela compte. 

Quelles sont vos prochaines expositions ? 

Romain Bernini : J’ai plusieurs projets à venir qui ne vont pas systématiquement donner lieu à des expositions. Le premier est la réalisation d’un visuel pour un disque de Magic Malik et de la Fanfare XP qui sortira en mars. Je participe ensuite à l’exposition Immortelle au MO.CO (Musée d’art contemporain de Montpellier) à partir du mois de mars, pensée par les commissaires Amélie Adamo et Numa Hambursin, qui est un ambitieux panorama de la peinture figurative française. Une autre exposition aura lieu à la Maison Caillebotte à Yerres de mai à octobre et portant le titre Figuration, un autre art d’aujourd’hui, Guy Boyer en assurera le commissariat. Je serai ensuite en résidence de travail à la Fondation Boghossian à Bruxelles, et à l’automne à l’Institut Français du Cambodge à Phnom Penh pour une résidence et une exposition.

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

MAIF Social Club
37 rue de Turenne, Paris 3ème
Plus d’informations sur l’exposition ici.
Toute la programmation du lieu sur maifsocialclub.fr
Gratuit – Entrée libre

Crédit portrait © Edouard Richard / MAIF
Crédit photos © Denis Meyer/ MAIF

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