Entre les lignes de Tiago Rodrigues - Avec Tónan Quito © Mariano Barrientos

Tiago Rodrigues au-delà du réel 

Au Paradis de l’Athénée, Salle Christian-Bérard, l’ami et comédien fétiche de Tiago Rodrigues, Tónan Quito, attend désespérément le retour du metteur en scène, disparu un matin et plus jamais reparu.

Entre les lignes de Tiago Rodrigues - Avec Tónan Quito © Mariano Barrientos

Au Paradis de l’Athénée, Salle Christian-Bérard, l’ami et comédien fétiche du tout nouveau directeur du Festival d’Avignon, Tónan Quito, attend désespérément le retour du metteur en scène, disparu un matin et plus jamais reparu. Livré à lui-même, en survet’, il observe l’air inquiet, les spectateurs s’installer. Dans sa tête, c’est l’effervescence. Rien n’est prêt, tout est à construire, à écrire.

Histoire de mettre le public dans sa poche, il propose un café. Souris un peu gêné, navigue sur la scène que des néons compartimentent. Un livre à la main, sans explication, il se lance, lit des passages entiers d’Œdipe de Sophocle. Mais entre les lignes, un autre texte fait jour, celui d’un homme, un prisonnier, qui dans une ultime lettre s’adresse à sa mère, livre ses pensées, ses états d’âme, une manière de ramener la paix en son cœur. Les mots s’entremêlent et se répondent étrangement. Les questionnements du héros antique trouvent échos dans ceux du captif. L’un est destiné depuis la nuit des temps à tuer ses parents, l’autre est passé à l’acte, condamné à vie pour patricide.  

De cette matière presque surréaliste, le comédien, tout en jeu tenu et cabot juste ce qu’il faut, tisse un récit rocambolesque, une histoire où le réel et le fictionnel se conjugue jusqu’au vertige. D’un café lisboète où il a l’habitude de retrouver Tiago Rodrigues, au palais de Thèbes, en passant par la chambre de son enfance, l’appartement labyrinthique du metteur en scène, les couloirs étroits d’une prison, Tónan Quito invite à un voyage entre passé, présent et futur. Rendant palpable une réalité parallèle, il esquisse en filigrane une mise en abîme fascinante autant que déroutante du théâtre et de la création.

Reprenant et adaptant à la demande du nouveau duo de direction à la tête de l’Athénée – Olivier Poubelle et Olivier Mantei – une pièce créée en 2013, Tiago Rodrigues joue le maître des illusions et excelle à nous entraîner ou nous perdre, c’est selon, dans ce labyrinthe textuel. À chacun d’y croire ou pas !

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

Entre les lignes de Tiago Rodrigues
Salle Christian-Bérard
Athénée – Théâtre Louis Jouvet 
2-4 square de l’Opéra Louis-Jouvet
75009 Paris
jusqu’ au 17 décembre 2022
durée 1h20

Avec Tónan Quito
Collaboration artistique de Magda Bizarro
Décor, lumière, costumes de Magda Bizarro, Tiago Rodrigues & Tónan Quito
Direction technique d’André Pato
Traduction française de Thomas Resendes
Surtitres de Sónia De Almeida 

Crédit photos © Mariano Barrientos

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