L’île des esclaves ©Pascal Gely

Didier Long s’approprie finement le jeu de rôles de Marivaux

Au Poche-Montparnasse, Didier Long s'approprie l'Île aux esclaves de Marivaux, une satire sociétale et politique acérée.

L’île des esclaves © Pascal Gely

Le Poche Montparnasse ouvre ses portes avec un classique, L’île aux esclaves de Marivaux. Cette comédie en un acte a été un des plus grands succès de l’auteur à son époque et curieusement aujourd’hui, elle est rarement montée. L’effet Beaumarchais certainement dont les résonances politiques et sociales trouvent un meilleur écho ! Néanmoins la lecture que propose Didier Long, plus sombre que l’original, prend des accents que l’on entend bien dans ce XXIe siècle qui démarre dans le bouleversement de biens des codes. L’île imaginaire de Marivaux est un endroit où il n’y a pas de maîtres et de valets, pas de rapport de classe. Alors lorsque Iphicrate (Frédéric Rose) et Euphrosine (Julie Marboeuf), accompagnés de leurs « esclaves » Arlequin (truculent Pierre-Olivier Mornas) et Cléanthis (Chloé Lambert) y échouent, le gouverneur de l’île Trivelin (Hervé Briaux), leur impose de changer de statut. L’idée est de faire comprendre qu’il faut humaniser les rapports entre ceux qui dirigent et ceux qui subissent. Par son choix scénographique, admirable, sa direction d’acteurs qui tend plus sur la sincérité que la comédie, Didier Long signe un spectacle minutieux et raffiné, servi par d’excellents comédiens.

Marie-Céline Nivière

L’île des esclaves de Marivaux
Poche Montparnasse
75 bd du Montparnasse 75014 Paris
A partir du 24 août
Du mardi au samedi à 21h, dimanche 15h
Durée 1h

Mise en scène de Didier Long assisté de Séverine Vincent
Avec Hervé Briaux, Chloé Lambert, Julie Marboeuf, Pierre-Olivier Mornas, Frédéric Rose
Costumes de Corinne Rossi
Décor/Scénographie de Jean-Michel Adam
Lumières de Denis Koransky
Musique de François Peyrony

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