Thomas Scimeca © Fabrice Robin

Thomas Scimeca, artiste multiple

Au théâtre Paris-Villette, dans le cadre du Festival Paris l'Été, Thomas Scimeca présente Jamais Labour n'est trop profond.

Des chiens de Navarre, où il a fait ses armes, en passant par le cinéma, Thomas Scimeca aime surprendre, emprunter des chemins de traverse. Avec ses anciens comparses, Anne-Elodie Sorlin et Maxence Tual, l’auteur, metteur en scène et comédien, né à L’Isle-d’Adam, présente actuellement au théâtre Paris-Villette, dans le cadre du Festival Paris l’Été, Jamais Labour n’est trop profond, une performance mélancolique autant que drôle sur le thème de l’environnement, de l’urgence climatique. Rencontre avec un artiste rare.

Thomas Scimeca © Fabrice Robin

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ? 
La volupté de l’honneur de Pirandello avec Gérard Desarthe au théâtre du Gymnase à Marseille.
J’étais ouvreur, j avais 16 ans, je voulais devenir Gerard.

Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien, auteur, performeur et metteur en scène ? 
j’ai eu envie de diriger assez tôt des acteurs que je trouvais absolument incroyables et j’adore avoir cette distance avec le plateau. J’aime les panoramas, avoir un point de vue. Jouer ne me suffit pas. Du plus, loin, que je me souvienne (ref), j’ai toujours eu en regardant des pièces ou de la danse ces phrases qui me traversent la tête… Ce serait génial si…Magnifique, mais pourquoi à ce moment-là, il n’y aurait pas … moi j’aurais fait ça…..  
Alors ce « ça », j’ai eu envie qu’il existe tout simplement. De passer du fantasme à la réalisation de ce dernier. Je suis plus heureux et excité à l’idée de mettre en scène et les acteurs me fascinent. 

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ? 
Mon premier article de Fabienne Pascaud dans Telerama à mon propos. Elle avait été subjuguée (rires) et j’ai chialé en faisant « yes » du poing. Pourquoi ? Parce que le metteur en scène de l ‘époque me faisait chier, je sortais du Cons (CNSAD), grosse pression, je jouais Hippolyte dans Phèdre. Je me suis dit que j’avais bien fait de me faire confiance. C’est si rare d’avoir raison. Et Fabienne a toujours raison surtout quand elle parle de moi de façon bouillante.

Votre plus grand coup de cœur scénique  ? 
TG Stan. J’adore. Souvent !

Jamais labour n’est trop profond  de Thomas Scimeca, Anne-Élodie Sorlin & Maxence Tual
Festival Paris l'été
Théâtre Paris-Villette © Martin Argyroglo

Quelles sont vos plus belles rencontres ? 
La réponse est évidente : mon aventure de 10 ans avec le collectif des Chiens de Navarre fondé par Jean-Christophe Meurisse. On s’est tous les 2 apportés énormément comme Matthias Langhoff avec son acteur fétiche Marcial di Fonzo Bo. 
Mais comme toutes les belles histoires elles doivent avoir une fin. Les chiens c’était la folie avec des gens géniaux, rares, dont quelques uns avec qui je vais certainement vieillir artistiquement et humainement, comme Maxence Tual  ou Anne-Élodie Sorlin…

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ? 
Euh… Je ne dirai pas qu’il m’apporte un quelconque équilibre mental en tant qu’acteur non …
Mais quand je dirige, que je ne joue pas, je suis un imbécile heureux. Je pense a rien d’autre. Je me transforme en gosse et cette sensation me comble ; elle comblerait n’importe qui je crois. Je ne suis plus intranquille. Rien ne peut me tuer. 

Qu’est-ce qui vous inspire ? 
Prince, Jonathan Capdevielle, Techiné, Jacques Rozier, un autre Gérard …

De quel ordre est votre rapport à la scène ? 
On s’entend bien. Davantage que le Cinéma et moi. J’ai confiance en elle. Elle prend soin de nous. On s’admire. Après 20 ans… C’est classe. 

À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ? 
Comment on dit déjà quand on fait du théâtre public et qu’on veut paraître au moins aussi intelligent que … disons Stéphane Braunschweig : à l’endroit des…entrailles. C’est ça non ? :  » à l’endroit de… » . Le mot organique aussi. À placer absolument en rendez-vous. 
Non, je saurais pas répondre à cette question. C’est intime.

Jamais labour n’est trop profond  de Thomas Scimeca, Anne-Élodie Sorlin & Maxence Tual
Festival Paris l'été
Théâtre Paris-Villette © Martin Argyroglo

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ? 
TG Stan ou le Zerep tiens ! Je vais bientôt être mis en scène par Jonathan Capdevielle. C’est prévu en tout cas. Un projet dingue. Un rôle fou. J’ai hâte. J‘espère que ça se fera. 

À quel projet fou aimeriez-vous participer ? 
Aucune idée. Réaliser mon premier long-métrage avec un budget ric-rac. Ça me plairait.

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ? 
L’œuvre de ma vie, un concert de Keith Jarret : ça, ça serait beau ou Certains l’aiment chaud… une œuvre palpitante de préférence.

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

Jamais labour n’est trop profond de Thomas Scimeca, Anne-Élodie Sorlin & Maxence Tual
Festival Paris l’été
Théâtre Paris-Villette
211 Avenue Jean Jaurès
75019 Paris
Jusqu’au 31 juillet 2021 à 20h
Durée 1h15

avec Leslie Bernard, Thomas Scimeca, Anne-Elodie Sorlin & Maxence Tual
direction technique de Nicolas Barrot
création lumière de Bruno Marsol

créateur sonore d’Isabelle Fuchs
scénographie de Constance Arizzoli

Crédit portrait © Fabrice Robin
Crédit photos © Martin Argyroglo 

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