Défilé pour 27 chaussures de Mathilde Monnier et Olivier Saillard. Montpellier Danse 40 bis. La halle Tropisme. © Marc Domage

Mathilde Monnier donne vie à 27 chaussures à Montpellier Danse

A la halle tropisme, dans le cadre de Montpellier Danse 40 bis, Mathilde Monnier reprend son solo Défilé pour 27 chaussures.

A la halle tropisme, dans le cadre de Montpellier Danse 40 bis, Mathilde Monnier reprend son solo Défilé pour 27 chaussures. Imaginé à la demande d’Olivier Saillard, directeur artistique de J.M. Weston, ce numéro chorégraphique hors-norme est une ode à la pompe noire de luxe, un court poème fashion à la godasse sacrée. 

Au cœur d’une ancienne friche militaire, la Halle Tropisme, lieu coopératif, culturel et entrepreneurial de la métropole montpelliéraine, cache en son sein le studio de répétition de Mathilde Monnier. Ancienne directrice du Centre chorégraphique national de Montpellier de 1994 à 2014, l’artiste a trouvé un refuge, un espace propice à la création, à la recherche. Logiquement, c’est dans cet endroit devenu familier, qu’elle reprend Défilé pour 27 chaussures, un projet créé en 2018, dans le cadre de la fashion week homme au Grand Palais.

Des chaussures comment autant de marionnettes
Défilé pour 27 chaussures de Mathilde Monnier et Olivier Saillard.
Montpellier Danse 40 bis. La halle Tropisme. © Marc Domage

Entre deux rangées de gradins, rappelant les défilés haute couture, 27 chaussures toutes noires, 13 paires donc et une botte isolée, esseulée, sont rangées sur deux lignes distinctes. Elles attendent sagement, inanimées. Des coulisses émerge Mathilde Monnier. Silhouette élégante, élancée, jambes galbées dans une paire de collant opaque, chemise blanche d’homme, elle s’approche de ces précieux souliers. Elle les admire, les caresse d’un regard pétillant, s’en approche, laisse courir ses doigts sur le cuir tanné. Frison, sensation de plaisir, la chorégraphe sourit, s’amuse. D’une main, d’un geste, elle avance une paire, puis un autre. La magie opère, sous les yeux des spectateurs ébahis, ces petites chaussures noires prennent vie. 

Un ballet poétique, hypnotique

Répondant à la demande d’Olivier Saillard, historien de la Mode et directeur artistique de J.W. Weston, Mathilde Monnier révèle un défi de taille inventer une chorégraphie pour chaussures. Loin de vouloir faire la promo de la marque, le projet est de mettre en scène cet objet de mode, lui offrir un autre souffle, une existence propre. Seule sur scène, la chorégraphe se livre à une étrange danse, un rituel des plus singuliers. Petit à petit, tout prend sens. La musique envoûtante entre en résonnance avec l’écriture très simple, très ciselée de l’artiste. La pièce, très courte, une petite demi-heure, se transforme au fil des minutes en un joli poème, un cri d’amour tendre et délicat aux chaussures, qu’elles soient bottines, bouts, derby ou bottes cavalières. 

La mode, la danse

Empruntant les codes aux défilés de mode, le danse de souliers de Mathilde Monnier a des airs de folie enchantée, de complicité gourmande. Un joli moment où l’on se passionne pour la vie de ce bel objet ciré qui le temps de trois petites notes de musique s’anime pour notre plus grand plaisir.

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – envoyé spécial à Montpellier

Défilé pour 27 chaussures de Mathilde Monnier et Olivier Saillard
Montpellier Danse 40 bis
Halle Tropisme
121 rue Fontcouverte
34000 Montpellier

Jusqu’au 5 octobre 2020
Durée 30 minutes environ

Chorégraphie et danse de Mathilde Monnier
Lumière d’Eric Wurtz
Chaussures : Weston
Création sonore : Nano de Clausel

Crédit photos © Marc Domage

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