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Le presbytère de Maurice Béjart…. Ballet intemporel

Véritable Hymne à la vie, ce ballet rock n’a rien perdu en 18 ans de son éclat et de sa superbe. Si parfois le propos semble un peu décousu et déconcerte, l’ensemble garde une magnifique vitalité et un charme puissant, offrant de-ci de-là des tableaux d’une délicatesse extrême… dont la beauté vous coupe le souffle… violement splendide !… L’argument : Créé en 1997 au Théâtre national de Chaillot, à Paris, Le Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat, de Maurice Béjart, est un ballet-hommage au danseur emblématique de sa compagnie, Jorge Donn, et au

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Affiche du Presbytère de Maurice Béjart ©BBL

Véritable Hymne à la vie, ce ballet rock n’a rien perdu en 18 ans de son éclat et de sa superbe. Si parfois le propos semble un peu décousu et déconcerte, l’ensemble garde une magnifique vitalité et un charme puissant, offrant de-ci de-là des tableaux d’une délicatesse extrême… dont la beauté vous coupe le souffle… violement splendide !…

L’argument : Créé en 1997 au Théâtre national de Chaillot, à Paris, Le Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat, de Maurice Béjart, est un ballet-hommage au danseur emblématique de sa compagnie, Jorge Donn, et au chanteur Freddie Mercury, tous deux morts à 45 ans des suites du sida. En s’appuyant sur des airs de Mozart et sur les plus grands tubes du groupe Queen, le chorégraphe nous invite, en ces temps troublés et funestes, à une réflexion sur le désir et sur l’amour.
Toujours au répertoire de la troupe qui porte le nom de son illustre créateur, disparu en 2007, et qui est désormais sous la houlette de Gil Roman, cette super-production ne rassemble pas moins trente-sept interprètes.

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Les draps se lèvent, les corps s’animent ©Francette Levieux

La critique : Béjart n’est plus, mais son art iconoclaste et puissant demeure. Après la perte de son fondateur, le Ballet Béjart Lausanne (BBL) était aux abois. Si, à plusieurs reprises, la troupe a vacillé, elle a tenu bon et le prouve en reprenant pour notre grand plaisir, dix-huit ans après sa création, l’une des œuvres-clés du célèbre chorégraphe : Le Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. Ce prodigieux exploit est dû à Gil Roman, le disciple et l’héritier du grand homme de la danse contemporaine. Son étoile redorée, empreinte de l’image tutélaire de son créateur, le BBL se produit pour quelques dates en France… Un rendez-vous à ne pas manquer.

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Sur une musique de Queen, les danseurs prennent possession de la scène ©Ilia Chkolnik_Amsterdam 2014

Place au show… Le rideau se lève sur une scène jonchée de draps blancs cachant des corps allongés, endormis, morts. L’image est forte. Elle glace. La musique de Queen vient rompre le silence, le malaise. Les danseurs prennent vie dans une pantomime sublime, élégante. C’est parti pour plus d’une heure et demie de spectacle. Construit comme un assemblage de clips autour des chansons entonnées par le défunt et iconique Freddie Mercury, le ballet est une succession de tableaux évoquant de la jeunesse qui s’enfuit, la mort qui fauche les amants terribles, la maladie qui fait des ravages et continue à en faire. Le sida, qui a emporté, à 45 ans, Jorge Donn, muse du chorégraphe, ainsi que le leader du Queen, est le sujet majeur de cette œuvre dense parfois opaque mais toujours sublime.

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Le corps de Ballet du BBL au grand complet © Francois Paolini

Pas de deux ou pas de trois expéditifs, gestes précis, jambes tendues, sauts élégants, pantomime théâtralisée, la signature du maître est là, bien présente. On reconnaît la patte de l’artiste, celle qui l’a rendu célèbre de par du monde restreint des afficionados de ballet. Dans cette fresque musicale, esquissant tour à tour douleur, amour et espoir, les corps se mêlent avec une sensualité gourmande. L’harmonie subtile du spectacle et la beauté des mouvements doit beaucoup à cette troupe qui ressuscite avec grâce et harmonie les chorégraphies imaginées par Maurice Béjart, et notamment, au talentueux soliste Oscar Chacon. Les costumes, créés par Gianni Versace quelque six mois avant qu’il ne meure assassiné à Miami Beach, ont indéniablement un côté kitsch, daté, mais somme toute flamboyant, à l’image de Freddie Mercury dont la présence hante la scène, sous les traits de Julien Favreau.

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Oscar Chacon dans le Presbytère de Maurice Béjart ©Ilia Chkolnik Amsterdam 2014

Longtemps après que les lumières se sont rallumées, que nos émotions se sont apaisées, une image bouleversante, poignante, reste gravée dans nos mémoires : celle où une douzaine de danseurs emplissent, un à un, un cube, et continuent à danser, à se mouvoir et à recréer des figures dans cet espace confiné. Le moment est fugace, divin. On touche au sublime.
A l’instar du titre fleuve, ce presbytère-là n’a en effet rien perdu de son charme et ce jardin-ci, champ de ruines où les morts s’entassent, et chant d’amour, n’a rien perdu de son éclat. Le succès, qui fut immédiat en 1997, semble être aussi au rendez-vous quelque 350 représentations plus tard. En parlant de la mort de ces êtres de lumière partis trop tôt, Béjart signe un vibrant hymne à la vie… Quoiqu’il arrive, the show must go on… et quel show !… Jubilatoire !…

Le presbytère de Maurice Béjart

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Presbytère avec le BBL © Doron Chmiel

 

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