Des larmes d'eau douce © DR

Les larmes d’eau douce, toute la poésie d’Alain Batis

Alain Batis s'empare avec une créativité poétique de la pièce du Mexicain, Jaime Chabaud.

Le charme opère dès que l’on découvre le décor. Un kiosque en fer serti de fils, de ficelles, de toiles blanches, de végétaux en tout genre et de pantins suspendus. Au sol, des feuilles mortes, des branchages, d’où vont surgir une femme, puis une petite marionnette toute mignonne et son manipulateur. Le metteur en scène Alain Batis est un poète qui sait mettre en images les mots.

La pièce du Mexicain Jaime Chabaud, aborde le monde des enfants. Cet instant où tout ne devrait être qu’insouciance et plaisir des jeux. Un enfant cela s’émerveille et s’éveille au monde. Comme la nature, ils sont à protéger. Car l’Homme sait se faire cruel et détruire ce qu’il devrait chérir.

Depuis la mort de sa mère, Sofia pleure, en cachette de tous, sauf de son meilleur ami Felipe, des larmes d’eau douce. Or, son village subit une terrible sécheresse. Les animaux y meurent de soif. La terre se tarit. Découvrant le don de la petite, son père et les notables de la ville vont puiser chez l’enfant toute l’eau nécessaire. Dans un premier temps, ce sera pour leur survie et dans un second temps pour leur profit. Comme on ne pleure pas sans raison, ils mettent en place de terribles sévices ! Felipe se révolte devant les traitements infligés à son amie. « Un enfant n’est la propriété de personnes ! » Et quand Sofia finit par se faner son souvenir sera perpétué par sa grand-mère.

Toute frêle, pliée par le poids des ans et de sa mémoire, la vieille dame raconte l’histoire. La comédienne Sylvia Amato est saisissante. Telles les illustrations d’un livre, les marionnettes représentent les divers personnages de ce conte bouleversant. Délicates et belles pour les deux enfants, elles se font caricaturales lorsqu’elles représentent les adultes. Thierry Desvignes leur donne vie avec beaucoup de talent. La musique a toute sa place dans ce délicat spectacle. Empreinte de sons naturels et électro acoustique, elle est interprétée en direct par Guillaume Jullien. Dans cet univers créé par Alain Batis, adultes et enfants se retrouvent réunis dans une belle communion d’esprit.

Marie-Céline Nivière

Des larmes d’eau douce de Jaime Chabaud.
Théâtre de l’épée de bois
Cartoucherie – Route du champ de manœuvre
75012 Paris.
Du 8 au 18 décembre 2022.
Du jeudi au samedi à 21h, matinée samedi et dimanche à 16h30.
Durée 1h05.
À partir de 7 ans.

Tournée
voir calendrier sur le site de la compagnie La mandarine blanche.

Traduit de l’espagnol (Mexique) par Françoise Thanas (Éditions Théâtrales Jeunesse).
Mise en scène d’Alain Batis.
Dramaturgie de Jean-Louis Besson.
Avec Sylvia Amato, Thierry Desvignes, Guillaume Jullien.
Scénographie de Sandrine Lamblin.
Créations marionnettes de Thierry Desvignes, Thomas Gebczynqki, Lydia Sevette.
Musique de Guillaume Jullien.
Lumières de Nicolas Gros.
Costumes de Jean-Bernard Scotto, assisté par Cécilia Delestre.

Crédit photo © DR.

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