Musée Delacroix, au cœur du 6e arrondissement de Paris, quelques salles, la chambre à coucher, le salon, la salle à manger et l’indispensable atelier, ont fait peau neuve depuis le 3 juillet dernier. Un nouvel accrochage offre un nouveau regard sur l’œuvre du peintre. S’intéressant tout particulièrement à l’habillement, les différents tableaux présentés tentent d’éclairer autant les choix de l’artiste de vêtir ou non ses personnages, que ce que cela révèle de leur statut social, de leur origine ou de leur personnalité.
Jeune fille portant une robe verte en portrait, tête de maure enrubannée, drapée révélant la nudité des femmes sacrifiées au pied du lit du Roi Sardanapale, peintures, esquisses ou dessins, l’exposition déploie en une cinquantaine d’œuvres tout le symbolisme qui se cache dans l’œuvre d’Eugène Delacroix. Dentelles, broderies fines, costumes austères, étoffes luxuriantes, un détail suffit pour plonger le visiteur dans l’intimité de chaque sujet.
L’été fini, en ouverture de saison, Claire Bessède, directrice du musée, a proposé au performeur Élie El Adem d’investir le temps d’une soirée les lieux et d’imaginer un impromptu en lien avec l’exposition. Vêtu d’un boléro rouge, rappelant les visions orientales si présentent dans l’œuvre de Delacroix, d’une ample robe noire, l’artiste au regard noir, profond et concentré exécute de voluptueuses arabesques et d’hypnotiques pirouettes. De l’atelier au jardin, porté par des airs arabo-andalous, des arias opératiques, le danseur semble sortir des toiles du maître et leur donner vie. Une troublante expérience immersive !
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Nu comme habillé
Musée national Eugène Delacroix
Jusqu’au 3 février 2025
6 rue de Furstemberg
75006 Paris
Du mercredi au lundi 9h30-17h30, nocturne 1er jeudi de chaque mois jusqu’à 20h30, fermé le mardi.
Tarif : 9 € – Gratuit -26 ans