La giudecca de Venise @loeildoliv ©Olivier F-A
La giudecca de Venise @loeildoliv ©Olivier F-A

Stabat Mater ou la solitude mélodieuse d’une orpheline

Laissez les mots devenir notes, et faites-vous bercer par la mélodieuse et poétique complainte d’une orpheline en quête de vie et de liberté…. L’argument : Cecilia, la narratrice, est orpheline. Elle a été abandonnée à sa naissance et recueillie par l’hospice de la Pietà, à Venise. Chaque jour, masquée et dérobée au regard du public, Cecilia joue du violon. Dans cet univers confiné et reclus, la musique est sa seule source de joie et de réconfort, tandis que chaque nuit, elle parle et écrit à cette mère inconnue dont l’absence la fait cruellement souffrir. L’année de ses seize ans, un

Stabat Mater de Tiziano Scarpa @loeildolivLaissez les mots devenir notes, et faites-vous bercer par la mélodieuse et poétique complainte d’une orpheline en quête de vie et de liberté….

L’argument : Cecilia, la narratrice, est orpheline. Elle a été abandonnée à sa naissance et recueillie par l’hospice de la Pietà, à Venise. Chaque jour, masquée et dérobée au regard du public, Cecilia joue du violon. Dans cet univers confiné et reclus, la musique est sa seule source de joie et de réconfort, tandis que chaque nuit, elle parle et écrit à cette mère inconnue dont l’absence la fait cruellement souffrir. L’année de ses seize ans, un nouveau professeur de musique vient remplacer le vieil abbé qui officiait auparavant : un jeune prêtre aux cheveux roux, Antonio Vivaldi.

La critique : Enfant abandonnée à la naissance, Cécilia ne connaît du monde que les murs de l’hospice de la Pietà de Venise qui l’a vue grandir. Les moindres recoins et les moindres secrets de cet univers feutré et glacial ont forgé son esprit et ses dons de musicienne. Reconnu pour son éducation musicale et pour le talent de ses pensionnaires, cet établissement offre, comme planche de salut à ces âmes en peine, la possibilité de se marier dans la bonne société vénitienne.

A l’aube de ses 16 ans, Cécilia rêve d’ailleurs et d’au-delà… Elle aimerait tant rencontrer celle qui l’a mise au monde, cette femme absente, sans visage, qui dans le froid obscur de la nuit ne répond jamais à ses suppliques. Solitaire, elle erre dans cet orphelinat. Ses seuls réconforts sont la musique et un être imaginaire, une méduse, une femme aux cheveux composés de serpents noirs, la peur du vide et de la vie qu’elle essaie d’amadouer. Intemporel par les interrogations sur la vie, Stabat Mater évoque une Venise baroque, vibrante, humaine, vivant au rythme de la musique.

En s’inspirant d’un texte sacré ayant servi de thème à de nombreux artistes, le « Stabat mater dolorosa » ou « Debout la Mère pleine de douleurs« , Tiziano Scarpa compose une symphonie poétique où le rythme des phrases et la mélodie des mots servent de matrice à ce roman musical. Tout n’est qu’émotion délicate et violente. Notre cœur vibre à l’unisson avec celui de cette jeune violoniste. Ses angoisses, ses peines, ses douleurs, mais aussi ses joies, donnent du corps à ce texte étonnant et sublime. En jouant sur les variations de la musique vivaldienne, notre narratrice écrit, au fil des pages, une ode à la liberté dans une société où la place des femmes est encadrée et limitée… C’est avec élégance et poésie que Tiziano Scarpa nous embarque dans ce voyage à travers le temps et la complexité de l’âme…

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