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Jessica Chastain éblouissante Mademoiselle Julie © Pretty Pictures

Mademoiselle Julie de Liv Ullmann – Huis clos lent et oppressant

Si ce théâtre filmé n’évite pas les écueils, la performance de jessica Chastain lui redonne du lustre et de l’éclat. Le synopsis : 1890, Irlande. Tandis que tout le monde célèbre la nuit des feux de la Saint Jean, Mademoiselle Julie et John, le valet de son père, se charment, se jaugent et se manipulent sous les yeux de Kathleen, la cuisinière du baron, jeune fiancée de John. Ce dernier convoite depuis de nombreuses années la comtesse voyant en elle un moyen de monter dans l’échelle sociale. La critique : En transposant en Irlande, la pièce subversive d’August Strindberg, considéré

Mademoiselle_Julie_Jessica_chastain_affiche_@loeildolivSi ce théâtre filmé n’évite pas les écueils, la performance de jessica Chastain lui redonne du lustre et de l’éclat.

Le synopsis : 1890, Irlande. Tandis que tout le monde célèbre la nuit des feux de la Saint Jean, Mademoiselle Julie et John, le valet de son père, se charment, se jaugent et se manipulent sous les yeux de Kathleen, la cuisinière du baron, jeune fiancée de John. Ce dernier convoite depuis de nombreuses années la comtesse voyant en elle un moyen de monter dans l’échelle sociale.

La critique : En transposant en Irlande, la pièce subversive d’August Strindberg, considéré comme l’un des pères du théâtre moderne suédois, Liv Ullman, la muse et femme d’Ingmar Bergman, s’approprie un texte ciselé, sauvage et d’une rare violence. Dans un huis clos pesant, trois personnages s’affrontent, se jaugent, s’allient et se détruisent. Lors de la nuit de la Saint-Jean, l’alcool levant les inhibitions, Mademoiselle Julie, la fille du châtelain, et Jean le valet de son père, se lancent dans un jeu dangereux et malsain de séduction et de manipulation sous le regard moralisateur de Kathleen, la cuisinière et amoureuse de ce dernier. Sous la légèreté des premiers échanges et des regards badins, c’est un véritable drame qui se joue.
Après Saffron Burrows dirigée par Mike Figgis, il y a plus de 15 ans, c’est au tour de la nouvelle étoile montante d’Hollywood, l’élégante et diaphane, Jessica Chastain de se glisser dans la peau de cette aristocrate désoeuvrée cherchant désespérément à exister. Trop théâtrale et pesante la mise en scène est relevée par une parfaite maitrise de la photographie. Chaque scène est cadrée comme un tableau.
Alors que la réalisation reste malheureusement trop statique et académique, c’est bien dans le jeu riche et profond de cette comédienne, que réside le principal attrait de cette nouvelle adaptation de Mademoiselle Julie. Avec dextérité, l’actrice passe d’un registre à l’autre. Tout est maitrisé, les gestes, les expressions de son visage, les mouvements de son corps souple jusqu’à la tonalité de sa voix. Jessica s’efface pour laisser place à une Julie éblouissante, fragile, dure, cassante, bourreau puis victime, dont la santé mentale frôle parfois avec la folie. Magistrale, la rousse actrice de 37 ans est épaulée par deux comédiens hors pair. Colin Farell est brillant dans ce rôle de séducteur ambitieux tour à tour fragile, violent et pervers. Parfaite en matrone pudibonde, confite de religion et empêtrée dans son corset comme dans le carcan de sa caste, Samantha Morton fait de son rôle sans envergure un personnage de premier plan.

Grâce à ce trio étonnant, l’ennui, inhérent à cette adaptation trop théâtrale ne nous gagne pas tout à fait…

Réalisé par Liv Ullmann
Avec Jessica Chastain, Colin Farrell et Samantha Morton
Durée : 2h13
Sortie le 10 septembre 2014

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