Un tandem de choc pour un festival capital

Paris l'été vient d'ouvrir sa saison, rencontre avec le tandem qui est à sa tête depuis trois ans.

Paris se met à l’heure d’été. Théâtres et lieux insolites ouvrent leurs portes pour accueillir la trentième édition du Festival Paris l’été. De Cyril Teste à Ohad Naharin en passant par Kader Attou, c’est une programmation riche qui s’annonce. Rencontre avec les deux codirecteurs, Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel. 

Couple inspiré et hyper actif à la ville pour qui la culture est une véritable passion et un enjeu politique, Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel co-dirigent depuis maintenant 10 ans le Théâtre Monfort dans le 15earrondissement de Paris. Fort de leur expérience, ils ont pris la tête depuis 3 ans du Festival Paris l’été (ex Paris-Quartier d’été). Alors que leur saison théâtrale se termine avec un duo d’acrobates, Le cirque Aïltal, ils nous reçoivent dans leur bureau pour nous présenter le réjouissant programme du festival. 34 lieux, 25 spectacles à découvrir du 12 juillet au 3 août. Théâtre, danse, cirque, musique, performances, installations plastiques sont programmés dans de nombreux lieux atypiques, le plus souvent en plein air, payants et gratuits à voir de Paris à Juvisy.

Comment concilier votre activité de directeur du Théâtre Monfort avec la direction d’un Festival l’été à Paris ?

Stéphane Ricordel : C’est du travail mais j’aurais envie de dire que c’est presque plus facile. Il y a une différence de temporalité et du coup nous avons une vision plus claire et plus définie dans nos choix. Nous sommes un binôme absolument complémentaire.

Laurence de Magalhaes : Avec notre théâtre, nous construisons un calendrier à l’année avec ses saisons et ses vacances, les humeurs et les disponibilités du public. Avec un Festival, nous sortons de nos murs et de nos codes pour nous lancer pendant trois semaines dans une autre dynamique. Un rythme intense et effréné avec des propositions qui débutent à 10 heures du matin pour se terminer tard dans la nuit.  Nous aimons proposer des petites formes dans des lieux intimistes mais aussi offrir des spectacles d’envergure dans des grands espaces comme des parcs ou des cours. C’est une autre approche de la vie culturelle et de l’expérience artistique que l’on peut offrir à un plus large public.

Vous changez de lieu chaque année, quels sont ceux que vous avez choisis pour cette nouvelle édition ? 

Laurence de Magalhaes : Depuis que nous sommes à la tête de ce festival, nous avons désigné un lieu central et convivial, le Lycée Jacques Decours, dans le 9ème arrondissement, qui a l’avantage de présenter un environnement et un décor architectural somptueux. Spectacle, buvette, restauration sont donc centralisés en un seul endroit. 

Stéphane Ricordel : Pour cette nouvelle édition, les nouveaux sites vont des plus prestigieux comme le parvis de la Pyramide du Louvre au plus intime comme le Silencio, un club créé par David Lynch en passant par des sites plus populaires comme Aubervilliers ou Juvisy pour finir par des lieux historiques comme le domaine de Chamarande. La diversité est fondamentale dans notre recherche d’un élargissement toujours plus grand d’un public susceptible de partager des expériences artistiques pluridisciplinaires.

Quels seront les moments forts du festival et quel public attendez-vous ? 

Laurence de Magalhaes : Effectivement nous avons le désir d’ouvrir la réception de ce festival aux touristes autant qu’aux habitants d’Ile de France. Nous travaillons à l’année avec de nombreuses associations qui font venir des jeunes qui ne partent pas en vacances et pour qui, de plus, l’accès à la culture reste difficile. Cette année le Louvre et L’institut du monde arabe nous ont sollicité pour rassembler nos forces, notre savoir-faire et offrir à un large public des spectacles que nous n’aurions pas pu présenter sans ces partenariats. Pour notre festival, il n’y a pas de création. C’est le rôle de celui d’Avignon. En revanche il y a des spectacles qui ne sont pas encore venus à Paris, ou qui ont été programmés peu de temps. Nous avons aussi la chance de pouvoir présenter de nouvelles adaptations in situ comme Surgissement du Théâtre Centaure, compagnie équestre.

Stéphane Ricordel : Ce sera donc l’opportunité de redécouvrir Un break à Mozart 1.1 du chorégraphe Kader Attou au cœur même de la pyramide du Louvre, d’écouter aussi une cinquantaine de musiciens venus des pays arabes, du Koweït à la Palestine en passant de l’Egypte à l’Algérie, rassemblés pour une seule date dans le lieu construit par Jean Nouvel. A côté de ces sites prestigieux, plusieurs spectacles itinérants se dérouleront également à Paris et dans des villes proches de la capitale. Pendant trois semaines, c’est l’occasion de revoir Décadance du chorégraphe israélien Ohad Naharin, mais aussi From inde la compagnie chinoise Xie Xin Danse TheaterFesten de Cyril Teste et aussi un parcours de la compagnie Carabosse et ses spectaculaires installations de feu. Les lieux nous inspirent des spectacles, les compagnies nous évoquent des lieux singuliers et l’art du spectacle vivant est pour nous une invitation à procurer au public un plaisir, une surprise et un déplacement. 


Propos recueillis par Florence Pons 


Festival Paris l’été
Théâtre, danse, cirque, musique
Du 12 juillet au 3 août 2019 

Crédit photos © Francesca Todde / © DR/ © Simon Gosselin/ © Mikro

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