Dans L’Endroit de mon trouble, tout commence dans l’interstice : celui d’un regard, d’un fantasme, d’un mot laissé en suspens. Vex et Mikka s’aiment, se désirent, se réinventent. Iels jouent. L’un·e est thérapeute, l’autre travailleuse du sexe. Ensemble, iels explosent les conventions, floutent les genres, bousculent la linéarité du roman sentimental. Le récit, incarné dans une langue à la fois charnelle et littéraire, avance à travers les corps, les rituels, les permissions mutuelles et les silences.
Avec ce texte à la fois trash et délicat, Lumen signe un roman d’apprentissage érotique où la sexualité devient non plus terrain de conquête, mais d’écoute et de soin.
C’est cru, c’est stylé, c’est sincère. C’est aussi politique. Car derrière les scènes explicites et les défis BDSM, c’est bien une vision queer du monde qui s’exprime : celle d’un amour sans hiérarchie, d’une thérapie sans cadre normatif, d’un fantasme qui libère au lieu d’enfermer. Ce n’est pas un roman sur le sexe, c’est un roman à travers le sexe. Et c’est toute la force de ce texte, qui revendique le désir, n’ont comme un supplément d’âme, mais comme le cœur battant du récit.
Avec ce premier roman, Lumen, artiste pluridisciplinaire passé par la scène, les ateliers et l’écriture, y impose une voix singulière, incarnée et vibrante, qui invite à habiter autrement nos désirs.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
L’Endroit de mon trouble de Lumen
paru le 13 février 2025
Collection Prismes
Éditions La Musardine
160 pages
Pris conseillé 18 euros
