Constance Debré © Marie Rouge - Éditions Flammarion

Constance Debré dans le cœur astringent des maux de la Société française  

Aux Éditions Flammarion, Constance Debré publie Offenses, son premier roman non auto-fictionnel. Un uppercut sans concession !

Offenses de Constance Debré - Éditions Flammarion

Abandonnant l’auto-fiction, l’écrivaine signe avec Offenses une œuvre radicale, un pamphlet lucide nos préjugés, des lois, des règles établies, d’un système de caste. Partant du procès d’un jeune de banlieue de 19 ans accusé du meurtre d’une octogénaire, réminiscence de son ancienne vie d’avocate pénaliste, Constance Debré brosse le portrait lucide d’une France automate où tout est finalement écrit d’avance, d’une France dichotomique où s’opposent les riches et les pauvres, le bien et le mal. 

Telles des saillies tranchantes, ses phrases courtes, implacables, écorchent nos bien-pensances, nos petits conforts, brûlent nos œillères et réveillent à la pique nos consciences. Style épuré, direct, elle décrypte âprement le monde sans pour autant le juger. Refusant la facilité d’une approche sociologique ou psychologique, elle expose crûment les faits, n’essaie pas de leur faire dire quelque chose, de les envelopper d’un quelconque décorum. En peu de mots et quelques énumérations, elle montre la vie dans son état le plus brut et ne laisse aucune place à l’artifice, au falsifié, au surfait. 

Véritable uppercut littéraire, Offenses frappe au plus juste et ne peut laisser indifférent. Ouvrant la fenêtre sur la misère à deux pas de nous, sur les injustices qui frappent toujours les autres, ceux qui habitent en bordure, en banlieue, Constance Debré dérange les évidences, celles d’une société normée qui veut que les laissés-pour-compte soient des bouc-émissaires, les expiateurs de nos fautes. Salutaire et brillant, ce quatrième roman, qui trouve sa filiation dans la lettre ouverte de Zola publiée en une de l’Aurore le 13 janvier 1898, confirme, s’il était nécessaire, son talent d’écrivaine.

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore 

Offenses de Constance Debré
Éditions Flammarion 
140 p., 17 €. En librairie le 5 février.

Crédit portrait © Marie Rouge – Éditions Flammarion

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