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Ring de Léonore Confino… Le couple radiographié sous toutes les coutures

Construit comme un match de boxe de dix-sept rounds entre un homme et une femme, Ring autopsie le couple dans tous ses états. Tel un scalpel, la plume sans concession de Léonore Confino égratigne nos certitudes et dessine un portrait tendre, incisif et terriblement humain des relations amoureuses. Sur scène, les corps s’attirent, se rejettent, s’enlacent et s’éloignent dans un élégant ballet chorégraphié par Magalie B. La sobre et inventive mise en scène de Catherine Shaub souligne avec réalisme la banalité du quotidien… Affrontez ce spectacle  sans peur et ranimez la flamme. L’argument : Sarah Biasini et Fabio Zenoni, entre étreintes

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Ring, la pièce de Léonore Confino s’intalle le temps du festival d’Avignon au théâtre du chêne noir

Construit comme un match de boxe de dix-sept rounds entre un homme et une femme, Ring autopsie le couple dans tous ses états. Tel un scalpel, la plume sans concession de Léonore Confino égratigne nos certitudes et dessine un portrait tendre, incisif et terriblement humain des relations amoureuses. Sur scène, les corps s’attirent, se rejettent, s’enlacent et s’éloignent dans un élégant ballet chorégraphié par Magalie B. La sobre et inventive mise en scène de Catherine Shaub souligne avec réalisme la banalité du quotidien… Affrontez ce spectacle  sans peur et ranimez la flamme.

L’argument : Sarah Biasini et Fabio Zenoni, entre étreintes et uppercuts, pulvérisent, avec une énergie euphorisante, nos certitudes sur le couple. Ring, c’est un terrain de jeu. Pas question de tempérer ses efforts. Parents, amants, étrangers, maris et femmes, Adam et Eve, divorcés, tous se débattent avec leurs instincts, leurs idéaux, leurs réflexes d’enfants. Les clichés sautent, les étiquettes se décollent pour questionner en profondeur le sens ou non-sens de la relation à deux.

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Etreinte entre une femme (Sarah Biasini) et une homme (Fabio Zenoni) qui s’aiment © Youri Abenchikar

La critique : Une toile blanche tendue, immaculée, délimite le terrain de jeu où s’échange les baisers, les coups de poing, les « gnons », les coups bas, les murmures et les râles. C’est dans ce Ring – estrade entourée de cordes ou anneau que deux êtres, un homme et une femme vont se chercher, se déchirer, s’aimer, se comprendre et se détester. Au gré des situations, ils vont écrire leurs histoires en marchant, dansant, courant et virevoltant. C’est un véritable ballet des corps qui esquisse par petite touches, par petites griffes, le quotidien des couples. De paroles en cris, de câlins en violence, d’indifférence en passion, Camille, tantôt homme, tantôt femme, incarnation de la multiplicité du couple, raconte sa vie, ses blessures, ses émotions. Rien de trivial ou de vulgaire, les mots de Léonore Confino sont concis, précis, tranchants comme des couperets, doux comme des agneaux. Son écriture moderne et rythmée passe avec virtuosité du comique au drame, mais jamais ne dévie dans la facilité ou l’outrance. Elle peint le quotidien sans fard, quitte à titiller le spectateur dans ses retranchements, à la limite du malaise,  le forçant à prendre conscience de la dérive de sa propre histoire. On peut toutefois regretter que dans son propos, la femme soit souvent la fautive. Erreur de jeunesse à n’en pas douter.

Parents, amants, étrangers, séparés, mariés, couple biblique originel, rencontres d’un soir et plans « drague » à la limite du coma éthylique, composent cet incroyable patchwork de saynètes qui se suivent et s’enchevêtrent avec fluidité. La mise en scène de Catherine Shaub souligne le propos et le sublime. En limitant le décor à un banc et un lit qui apparaissent et disparaissent au gré des circonstances, elle utilise cette page blanche qui sert de toile de fond pour incruster des projections vidéo ponctuant chaque histoire, modulant à loisir l’espace et l’environnement de ces couples à la dérive. Cet esthétisme épuré s’accorde parfaitement avec le sens profond de la pièce et avec les réflexions de l’auteure sur le couple.

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Ring, match de boxe sentimental © Youri Abenchikar

Dans ce Ring, nos deux comédiens s’accordent à la perfection. Leurs corps s’unissent en symbiose dans une chorégraphie du baiser parfaitement orchestrée par Mélanie B. Fabio Zenoni se fond avec une étonnante et incroyable facilité dans tous les personnages qu’il incarne, de l’ex-compagnon jaloux au « beauf », en passant par l’amoureux transi et le père de famille épuisé. Il nous emporte sur toutes les cordes du sensible sans jamais nous laisser en chemin. Sarah Biasini garde quelque chose de l’enfance. Plus à l’aise dans le rôle de la femme enfant, elle surprend toutefois dans les nuances plus dures et plus dominatrices des protagonistes qu’elle interprète.

De cette bataille entre les deux sexes, de cette harmonie des sentiments, de cette vision hyper-réaliste des tribulations de couples, le public, légèrement « sonné », est renvoyé à sa propre histoire… Un uppercut salutaire à prendre tel quel, sans modération.

Festival Avignon OFF
Ring de Leonore Confino
Théâtre du chêne noir
8 bis, rue Sainte Catherine
84000 Avignon
jusqu’au 26 juillet
tous les jours à 16h45 , Relâches les 10, 17 et 24 juillet

De Léonore Confino
Mise en scène Catherine Schaub
Avec Sarah Biasini, Fabio Zenoni
Scénographie Elodie Monet
Lumières Jean-Marie Prouveze
Vidéos Mathias Delfau
Chorégraphe Magali B.
Costumes Julia Allègre
Musique Bastien Burger
Le texte est publié aux éditions L’oeil du Prince
Productions du Sillon et théâtre du Petit Saint-Martin
Diffusion Atelier Théâtre Actuel
Coréalisation Théâtre du Chêne Noir

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