Les heures souterraines d’Anne Loiret … Peinture hyperréaliste d’une société à la dérive

Des visages tristes, impassibles, presque sans âme, croisés dans les dédales du métro parisien, Delphine de Vigan tire un portrait lucide, peu réjouissant et doux amer de notre société. Sans jugement et avec compassion, elle croque la vie de deux êtres à la dérive : l’un mis sur la touche dans son travail, l’autre blessé dans un amour unilatéral. Entre désespoir et humour forcé, leurs destins s’entrelacent sans jamais se rejoindre,

Célimène et le Cardinal, un face à face amoureux, électrique et passionné

Rarement suite n’a été aussi réussie que celle du Misanthrope. Avec verve et ingéniosité, Jacques Rampal, digne héritier de Molière, fait revivre la langue des Précieuses Ridicules Avec fougue et malignité Célimène et Alceste s’aiment et s’affrontent à coup d’intelligentes et caustiques joutes verbales. Abordant des thématiques propres au XVIIe siècle, qui font écho avec une étrange justesse aux problématiques du monde contemporain, la pièce charme et séduit. Réjouissant !..  

Multiverse de Garry Stewart … Froide féérie

Dernière des créations australiennes à être présentée au Théâtre national de Chaillot, Multiverse de Garry Stewart, directeur de l’Australian Dance Theatre, surprend par son originalité et son ancrage dans le monde de demain. En puisant son inspiration au cœur des recherches scientifiques sur la théorie des cordes, des univers multiples ou des phénomène des trous noirs, le chorégraphe invente un spectacle. Affublé de lunettes 3D, le spectateur est tout d’abord plongé

Complexity of Belonging d’Anouk van Dijk et Falk Richter … Exploration ethnologique et amusante du soi contemporain

Afin de comprendre et définir le sentiment d’appartenance à soi, au monde, l’australien Falk Richter et la néerlandaise Anouk Van Dijk passent aux rayons X les névroses de notre époque. De cette matière riche, ils construisent un spectacle étrange, drôle, satirique, émouvant et terriblement humain. En alternant danses et scènes jouées, ils s’amusent autant de la forme que du fond. Les phrases se font tirades, les mouvements saccadés, les gestes épidermiques,

Dual de Stephanie Lake… Désaccord percutant entre corps et âme

Deux corps, deux âmes, deux danseurs s’affrontent dans l’intimité de la salle Maurice Béjart au théâtre national de Chaillot. Chorégraphié avec force, malice et violence, ce combat dynamique des gestes, des mouvements et des soubresauts, émeut par sa complexe simplicité et sa sobre élégance. L’un après l’autre, puis l’un contre l’autre, les deux danseurs, pantins animés par des forces invisibles, luttent vainement pour s’unir, s’enlacer… Hypnotique !.. L’argument : Focus australien au

Celui qui tombe, fabuleux jeu de déséquilibres

En suspension, « scotché » par les étonnantes performances des six danseurs-acrobates qui envahissent la scène du théâtre de la Ville, le public se laisse embarquer dans la nouvelle ronde de Yoann Bourgeois. En jouant des équilibres, le jeune artiste fascine et envoûte. Celui qui tombe est un « ovni » théâtral d’une beauté rare, fragile, dont la poésie des mouvements coupe le souffle et enivre jusqu’au vertige. Sublime !..   Plongée dans le

Open Space de Mathilda May … Vie de bureau savoureusement croquée…

De retour sur les planches du Théâtre de Paris, la pièce qui, l’automne dernier, a fait les beaux jours du Théâtre du Rond-Point, propose une immersion drôle, détonante et burlesque dans le monde impitoyable de l’entreprise et de cet espace impersonnel qu’est l’open space. Avec humour, autodérision, et finesse, Mathilda May croque le portrait de six de ces employés de bureau ordinaires, obligés de se côtoyer pour survivre dans cet

La Maison de Bernarda Alba, de l’enfer d’être née femme

L’atmosphère est pesante, aride, électrique sur la scène de la salle Richelieu de la Comédie-Française, rappelant la chaleur sèche de la campagne andalouse. Dans cette ambiance monastique où à chaque mot prononcé affleure le drame, neuf comédiennes exceptionnelles vibrent intensément, douloureusement et percutent nos âmes et nos consciences avec violence retenue, sauvagerie sous tendue et beauté flamboyante. Au diapason de la troupe du Français, très vite, le public manque d’air,

Les Faux British d’Henry Lewis & CO … à mourir de rire !…

Laissez tristesse et morosité derrière vous et foncez au théâtre Tristan Bernard afin de découvrir la comédie la plus réussie de la saison. Les faux British, c’est plus d’une heure-et-demie de rire garanti. Portés par une mise en scène efficace, des rebondissements décapants et des trouvailles scénaristiques en tout genre, les 7 comédiens de  la troupe s’en donnent à cœur joie pour dérider nos zygomatiques. Jubilatoire et hilarant !.. Chaque année, le